livres. lus. approuvés.
Bienvenue chez Bibliomania, le spécialiste en ligne du livre de seconde main
FR  •  NL
Panier
0
Resurgam : La reconstruction en Belgique après 1914
Broché / 248 pages / édition de 1985
langue(s) : français
dimensions : 297 (h) x 210 (l) x 22 (ép) mm
poids : 1055 grammes
Cet ouvrage n'est
pas disponible
actuellement sur
Bibliomania
Rares sont ceux qui se rendent encore compte de l'étendue des destructions provoquées en Belgique par la Première Guerre mondiale.

Si l'on se souvient du front de l'Yser, des tranchées et des innombrables victimes de ce conflit implacable, on oublie souvent que, rien que dans la région du front, une zone de quelque soixante kilomètres de long et de vingt kilomètres de large a été complètement rasée.

En plus des trois villes et des soixante-deux villages de la région de l'Yser, de nombreuses communes de l'intérieur du pays furent profondément touchées. Il ne restait presque rien d'Aarschot, Termonde, Dinant et Visé. Mais de petites localités comme Tremelo, Liezele, Havay ou Spontin avaient elles aussi pratiquement disparu. Le centre de Louvain, Lierre, Malines, Namur, Hervé et Herbeumont était détruit. A Roulers et dans d'autres villes, les maisons étaient presque toutes démolies.

Mais la liste est trop longue pour être reprise intégralement. Si l'on y ajoute les nombreuses routes irréparables, les ponts dynamités et les ports bombardés, les écoles, églises, hôpitaux, gares, bibliothèques, hôtels de ville et musées dévastés, si l'on tient compte des dégâts occasionnés aux bois, au cheptel et aux paysages, on peut se faire une certaine idée de l'ampleur de la catastrophe qui s'était abattue sur la Belgique après 1914.

A la fin de la Première Guerre mondiale, la Belgique se trouva confrontée à l'une des tâches de construction les plus difficiles de son histoire. Au cours de l'après-guerre, le Crédit Communal joua un rôle capital dans le financement de nombreux prêts destinés à réparer les dommages. A l'intervention de notre institution, les dettes communales à court terme dues aux «dépenses anormales» de la guerre furent converties en crédits à moyen terme. Cette opération fut favorable aux administrations locales. Il fallait d'ailleurs de nouvelles formes de crédit pour satisfaire la demande exceptionnelle de liquidités.

Comme notre institution a été étroitement associée à ce problème, nous avons immédiatement décidé de collaborer à l'exposition consacrée à ce sujet, qui n'avait encore jamais été réellement approfondi. Une comparaison entre les sites reconstruits et l'aspect qu'ils avaient avant la guerre prouve toutefois à suffisance combien la reconstruction a marqué l'aspect des villes au point d'en laisser des traces profondes jusqu'aujourd'hui. L'objectif était de restaurer le
passé tout en l'embellissant et en l'enrichissant. C'est avec une certaine nostalgie que nous pensons à ce souci du décor et à ce sens de la qualité de l'environnement quand nous regardons les opérations qui ont défiguré nos villes et nos villages au cours des dernières décennies.

Mais notre initiative ne se borne pas à des considérations mélancoliques. Elle tente d'analyser systématiquement l'image superficielle que nous gardons d'une visite à des villes reconstruites comme Dinant ou Ypres. Le résultat est ramené à une série de concepts de base sur lesquels se basaient les architectes et responsables d'alors. L'impact des obstacles légaux et des possibilités financières fait également l'objet de notre étude. L'exposition met en lumière la différence entre les opérations de prestige visant à restaurer le centre des villes et des villages et la crise du logement qui frappait les classes sociales défavorisées. La reconstruction n'est donc pas considérée comme une curiosité mais comme un événement historique dont nous pouvons peut-être tirer des leçons pour construire notre milieu actuel.

Pour traduire en termes d'exposition cette matière à première vue inutilisable, les organisateurs ont consciemment opté pour un vaste éventail de moyens. Le montage de diapositives qui présente les mêmes quartiers avant et après la reconstruction aborde presque immédiatement le thème central. Le vidéofilm du service artistique de la B.R.T. évoque d'une manière suggestive toute la période traitée.

Entre ces deux média, le visiteur trouvera un aperçu méthodique de dessins, projets, photos et plans de villes. Il s'agit là d'une profusion de documents inconnus en provenance des archives, collections et musées les plus divers. Enfin, le catalogue permet de mieux situer les pièces exposées et de les comprendre en partant d'une série d'optiques nouvelles.

Sans se départir de leur intention initiale, les organisateurs ont ainsi voulu s'adresser au grand public. Cette manifestation est une introduction dans laquelle le visiteur le plus averti trouvera de quoi satisfaire sa curiosité. Le Crédit Communal poursuit ainsi sa tradition d'expositions de qualité.
d'autres ouvrages de Marcel Smets
à partir de 48,51 EUR
à partir de 18,75 EUR
rechercher des articles similaires par catégorie
rechercher des articles similaires par thème: