Pour s'affirmer, la pensée et l'action socialistes ont eu à lutter, chez nous, pendant plus d'un siècle ; lutter, c'est-à-dire vaincre des partis pris à peine croyables, subir des obstacles qu'on ne soupçonne même plus aujourd'hui.

Ce combat — qui se poursuit, mais dans d'autres conditions, — a été, on le sait, l'œuvre des César de Paepe, des Edouard Anseele, des Jean Volders, des Alfred Defuis-seaux, des Louis de Brouckère, des Emile Vandervelde, des Achille Delattre, pour ne citer que quelques-uns des grands anciens.

Mais, calomniés, vilipendés, voire traqués par des adversaires faisant souvent preuve de la plus redoutable mauvaise foi, ces pionniers auraient vu leur action vouée à l'échec sans les luttes parallèles, généralement obscures et jamais sans danger des militants de la base ; sans l'action tenace, obstinée, des multiples animateurs qui, sur le plan local, des populeux quartiers des villes aux noirs corons de nos régions, ont donné la sève nécessaire aux divers groupements et mouvements destinés, en quelque sorte, à concrétiser ce que les théoriciens avaient codifié.

Ce sont ces militants, finalement, qui, au sein de leurs Maisons du Peuple, ont assuré, au cours des décennies, la permanence du socialisme et, du même coup, sauvegardé les droits les plus élémentaires des travailleurs.

Le présent ouvrage ne peut évidemment pas viser à retracer une histoire complète et suivie de l'action militante à Boussu-Bois. Il y faudrait tout un volume.

Bien plus modestement, il se propose, à l'occasion du quatre-vingtième anniversaire de la création de la Maison du Peuple de la rue Dendal, de profiter de la circonstance [...]