livres. lus. approuvés.
Bienvenue chez Bibliomania, le spécialiste en ligne du livre de seconde main
FR  •  NL
Panier
0
La Musique, source d'inspiration dans l'Art belge : XIIIe - XXe siècle
par Collectif
Broché / 200 pages / édition de 1985
langue(s) : français
éditeur : CGER
dimensions : 210 (h) x 210 (l) x 16 (ép) mm
poids : 605 grammes
Cet ouvrage n'est
pas disponible
actuellement sur
Bibliomania
La musique, de tous temps, n'a cessé d'être un sujet d'inspiration pour le peintre ou le sculpteur. Selon les époques, le concept de musique est traité de manière très différente, intégré dans l'histoire et la philosophie: l'artiste réagit-il en tant que personnalité individuelle ou comme représentant d'une société? Projette-t-il un sentiment particulier dans son approche du sujet ou se contente-t-il de nous donner à voir des instruments de musique ou des musiciens: objets ou portraits illustrant la musique. On a peint le chanteur, a-t-on peint le chant?

Centré sur la représentation du concept de musique, le choix des œuvres porte volontairement sur des sujets peu réalistes et éloignés de la pratique musicale dans la vie quotidienne.

Aux époques anciennes, l'art étant figuratif, l'idée de musique se traduit à la fois par des concerts d'anges et des allégories.

L'allégorie de l'ouïe et celle de la musique, les Muses, les dieux antiques, notamment Orphée et Mercure, ont inspiré de merveilleux tableaux. L'iconographie présente aussi, à l'orgue, entourée d'anges, sainte Cécile, patronne des musiciens. Les instruments de musique forment les éléments d'une symbolique qui rattache la musique à différents thèmes: la vanité de la vie, les jardins d'amour, ou encore l'amour sacré et profane. En outre, ces instruments sont minutieusement représentés et peuvent servir l'organologie. Les partitions mêmes sont peintes avec fidélité, et le morceau de musique représenté est en rapport avec le sujet traité dans le tableau.

Tous ces détails sont objets de méditation pour le spectateur et entrent dans un système codé. Toute association d'éléments a un sens, une signification exprimée par l'artiste et comprise par son public qui en connaît les valeurs symboliques. Il en va de même dans la musique baroque qui fonctionne par codification, à savoir toute la rhétorique musicale de l'époque fondée sur la théorie des passions et exprimée par des procédés intellectuels et picturaux.

Au 18e siècle, cette codification va perdre sa signification et céder la place au décoratif, à l'agréable: trophées d'instruments, réunions galantes et parties de musique seront les sujets d'inspiration de l'artiste. De l'ancienne symbolique, quelques éléments subsistent encore mais le système ne fonctionne plus: le discours va changer de forme et s'éclater en divers Courants.

Le 19e et le début du 20e siècle nous montrent des scènes de la vie populaire ou bourgeoise: loges d'opéra, femmes au piano, violoncellistes, ainsi que des représentations d'instruments fictifs influencées, les unes par une tendance à l'exotisme, les autres par un retour aux légendes du moyen âge ou à l'antiquité. Sujets d'inspiration parmi tant d'autres (marines, paysages, portraits), ces thèmes musicaux ne se prêtent plus au même genre d'analyse, et présentent surtout un intérêt esthétique ou sociologique. L'allégorie a évolué vers le symbole, c'est-à-dire la représentation d'une réalité au-delà du visible grâce à une évocation, une suggestion. L'artiste exprime désormais ses propres états d'âme et attend de l'auditeur qu'à travers cette communication s'éveille sa sensibilité.

Parmi les nombreux mouvements qui ont marqué l'évolution de la peinture contemporaine, la musique reste présente. L'art pictural, qui sans cesse oscille entre l'expression des émotions profondes, subconscientes, et le retour aux aspects quotidiens, matériels, nous donne à regarder et (ou) à comprendre des fragments musicaux, signes sensibles, intelligibles intégrés à une recherche incessante sur le réel et l'irréel, le visible et l'invisible.

Indépendamment de la musicalité intrinsèque de l'œuvre (structure, rythme des lignes et des couleurs), certains éléments parfois peu significatifs pour l'illustration du concept de musique, ont malgré tout guidé notre choix: il s'agit de l'emploi de papier à musique dans des collages ou des pliages, de l'utilisation de touches de piano, ou encore de l'attribution de titres musicaux.

Un autre critère fut l'inspiration musicale provoquée par l'audition attentive d'un morceau de musique, donnant lieu à différentes versions picturales correspondant à des moments musicaux. Ceci marque bien la tendance à se rapprocher du côté inexprimable et pourtant si éminemment signifiant de la musique.

En point d'orgue à l'exposition et marquant l'ambiguïté des frontières entre l'art pictural et le musical, est présentée une partition-tableau ou tableau-partition: à voir et à jouer, ou à jouer et à voir.
rechercher des articles similaires par thème: