L'origine et le développement des Assemblées d'états est un phénomène humain qui mérite l'attention non seulement des historiens mais des hommes curieux de connaître les fondements et l'évolution des faits et des idées qui, d'étape en étape, ont conditionné le régime représentatif et parlementaire actuellement en vigueur dans toutes les nations que rapproche un même type de civilisation. Par leurs origines, leur durée et leurs pouvoirs, ces Assemblées méritent d'être particulièrement étudiées dans les diverses provinces appelées à former la fédération des Pays-Bas espagnols, puis autrichiens, et dans la, principauté de Liège. Un immense champ d'exploration s'offre aux chercheurs, qui proposeront aux autorités politiques et aux élites de chaque province des enseignements dignes d'être médités.
Si vaste que soit le sujet, il ne peut cependant être détaché du milieu dont les Assemblées sont nées et qu'elles représentaient. Par la méditation des états, l'attention est ramenée vers une présence historique, — le pays, la province, — que laissaient dans l'ombre des recherches sollicitées, d'une part, par la politique des grandes monarchies, la création ou le fonctionnement des institutions « centralisatrices », ou, d'autre part, par l'origine et le développement des villes et du capitalisme urbain.
Souligner la continuité des anciens pays et des provinces actuelles, c'est ouvrir une voie fructueuse à la compréhension du passé. C'est aussi reposer toute une série de problèmes, non seulement dans le domaine politique, économique et social, mais dans les secteurs variés des arts, de la musique, des relations littéraires, des dialectes. C'est pourquoi la Section belge n'a pas seulement fait appel à des historiens des formes politiques, économiques et sociales, mais également à des historiens des arts, de la musique, des lettres et des dialectes. Le mouvement scientifique, que désire promouvoir la Section belge de la Commission internationale pour l'Histoire des Assemblées d'états, se propose donc de rapprocher à la fois des disciplines différentes, des sociétés modelées selon des conditions diverses, des hommes enfin qui cherchent à mieux comprendre les conditions du passé.
Nous ne songeons nullement à dresser de nouvelles barrières aux curiosités de l'esprit. Au contraire, nous nous faisons un honneur et un devoir d'ouvrir nos colonnes à tous ceux qui, se penchant sur le passé si riche de l'ancienne Europe occidentale, sont attentifs aux questions posées par l'existence des pays, des provinces, de leurs assemblées, de leurs formes de vie. Puisse ce mouvement de recherches mieux éclairer les conditions de la création humaine et unir dans un même respect mutuel ceux qui savent regarder le monde par dessous et par dessus les barrières élevées entre les Etats modernes par les nationalismes contemporains.
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