DES pignons et des tours : le jaillissement de celles-ci, le pittoresque de ceux-là expriment la foi, la ferveur, la fierté et la fantaisie d'une race dont le génie, nul ne l'ignore, fut toujours essentiellement pictural et dont l'architecture même subordonne, en quelque manière, la. construction à l'émotion, la logique pure au lyrisme. L'art, de la Flandre (i) dont on admettra qu'à nos yeux elle s'annexe des parties importantes de la Hollande, de la France septentrionale, et la Wallonie tout entière, n'a point créé, comme ont fait l'Italie, la Bourgogne, le Domaine Royal, de style monumental qui lui soit propre, mais à tous les styles qu'elle importa, qu'elle adopta, — roman, gothique, renaissant, baroque, — elle sut imprimer la marque de son goût, le sceau de son esprit, et elle insuffla à chacun d'entre eux une vitalité puissante.
A l'horizon des grandes plaines et en bordure de la Mer du Nord, sous un ciel souvent nuageux, mouvant, dans la lumière de Van Eyck, de Bruegel, de Rubens, d'Ensor, on voie surgir des beffrois et des flèches-, des gradins de pierre ou de brique, dont l'élan contredit la fuite à l'infini des terres basses. Le verticalisme est un caractère constant, dominant, de l'architecture flamande. Et sous la diversité des aspects, sous les variations saisonnières de l'ornement, s'affirme la continuité d'une tradition qui a fixé, dès l'origine, la structure des édifices : église, halle, hôtel de ville, maison patricienne ou rustique. Point de différence fondamentale, dans lès Pays-Bas catholiques, entré le plan d'une église gothique et celui d'une église baroque; même parti aussi dans l'élévation, la composition de l'espace, la conduite de la lumière; et certaines voûtes à nervures du XVIIe siècle [...]
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