Le sujet

Le Commandant militaire en Belgique, qu'il s'agisse de l'Etat-Major ou de l'Administration, disposait de certaine moyens pour apprécier à son juste niveau l'état d'esprit d'une population dont la collaboration forcée lui était nécessaire. Parmi ces moyens, l'un des plus efficaces consistait en l'action, tout à la fois préventive et répressive, de la Geheime Feldpolizei (littéralement : police secrète en campagne), dirigée par des professionnels hautement qualifiés, et disposant d'un réseau d'informateurs extrêmement ramifié.

Le livre

Les archives de la G.F.P. ont été retrouvées intactes sous forme de dossiers comportant environ un millier de pages de rapports condensés. Longtemps inaccessibles, ils n'ont pu être étudiés que tout récemment et ce livre — le premier des deux tomes qui leur seront consacrés — en reproduit l'essentiel. Deux aspects remarquables se dégagent de ces documents. Tout d'abord, le ton réaliste des bilans mensuels adressés au Commandant militaire, véritables photographies de l'opinion belge. Et puis, d'autres bilans, plus tragiques, une sorte de comptabilité de l'horreur, les statistiques d'une répression d'autant plus active que la G.F.P. traquait et arrêtait également pour le compte des autres polices, l'Abwehr, la Gestapo, etc..