Volume 1: Réflexion prospective sur l'agglomération (102 pages)

La méconnaissance du rôle du patrimoine bâti dans l'urbanisme a probablement marqué le visage de Bruxelles plus que celui de n'importe quelle grande ville européenne; elle nous a valu à la fois des pertes importantes de patrimoine culturel et l'incohérence urbanistique qui caractérise en particulier le centre de la ville. La parution du présent ouvrage me paraît une occasion opportune de faire le point et d'évoquer les perspectives en ce domaine en matière de doctrine comme en matière institutionnelle.

En matière de doctrine, la vision surannée qui réduit le patrimoine culturel à quelques monuments historiques isolés ou à une zone artificiellement déterminée — le terme « îlot sacré » est révélateur — a trop longtemps prévalu. La conception actuelle d'un patrimoine envisagé globalement, intégré à la vie urbaine, est de mise dans quasiment toute l'Europe, mais suscite encore chez nous des réticences nettes. D'autre part, l'évaluation qualitative et scientifique de ce qui est construction banale ou patrimoine architectural n'est pas unanime.

Cette absence de consensus a débouché sur des décisions contradictoires, par exemple : on préserve les avants-corps monumentaux des casernes Prince Albert ou Dailly mais on démolit d'autre part celui de l'Hôtel des Monnaies. On détruit un des immeubles d'angle de la place Stéphanie mais on préserve les façades de l'Hôtel Continental place De Brouckère...

D'autre part, on pourrait penser que suite notamment aux campagnes comme « l'année du patrimoine » (1975) ou « l'année de la Renaissance de la Cité » (1981) les éléments importants du patrimoine Bruxellois sont définitivement hors d'atteinte; que penser dès lors de projets de destruction récents qui visent, par exemple les anciennes écuries du Palais d'Egmont ou mieux, les immeubles du XVIIlème rue des Colonies qui sont le prolongement naturel du Palais de la Nation ?

[...]

Volume 2: Photo analyse (108 pages)

Cette photo-analyse, corrélative aux textes (et non directement illustrative de ceux-ci) que nous avons consacrés ailleurs à la morphologie et à la typologie (V, a été élaborée à partir d'un cheminement dans la ville. Quoique d'abord accumulées sans plan préétabli, ces prises de vue parurent présenter par leur caractère sélectif, conscient ou inconscient, un intérêt propre en soi, susceptible de développer un certain nombre de thèmes.

Ainsi nous avons décidé, tout en étant conscients que ces documents ne pouvaient couvrir l'entièreté de ces thèmes, de les présenter assortis de commentaires, dans un cadre simple, que/que peu didactique.

Ce cadre est celui d'une approche de l'identité et des caractères urbains à travers la morphologie et la typologie; il ne s'agit donc pas d'un inventaire que d'autres ont entrepris avec une compétence et des moyens que nous n'avions pas.

[...]