Quelques habitations situées au pied d'une colline sur laquelle se dressait une petite chapelle, non loin de là une source dont l'eau claire alimentait un chapelet d'étangs poissonneux : tel était l'aspect d'un site idyllique qui au cours des temps allait devenir notre riante commune d'Uccle.

Les habitants d'autrefois étaient plus ou moins tributaires de la majestueuse Foret de Soignes et de la chasse ducale dont le "Hof ten Horen" est un des vestiges.

Trois rivières, nourries d'innombrables sources et de petits affluents, sillonnaient la région d'est en ouest, avant de se diriger vers la large vallée de la Senne. Leurs cours faisaient tourner de nombreux moulins.

Le long de ces rivières, les premiers sentiers, précurseurs de nos voies publiques actuelles, virent le jour. (V. Avenue De Fré, Rue de Stalle, Chaussée de St-Job, Rue Keyenbempt, Rue des Trois Rois etc.).

Mais nos rivières ont, en majeure partie, disparu dans les égouts. Néanmoins, nous connaissons, par leur nom du moins, l'Ukkelbeek, la Geleytsbeek et la Zandbeek (cfr. Rue Geleytsbeek, Rue Zandbeek etc.).

Jadis un lien étroit existait entre le nom et la fonction d'une rue : la Rue de l'Eglise menant à l'église, la Rue du Moulin au moulin, etc. Quand au début de notre siècle, certaines communes fusionnèrent avec d'autres pour former des agglomérations, des noms de rues analogues menèrent à confusion et l'on passa à l'actuelle dénomination des rues. Un service spécifique de la ville de Bruxelles veille à ce que des noms identiques soient évités.

Dans le présent ouvrage, les noms des rues sont classés par ordre alphabétique.
Il est à noter que le rang social ou la profession d'une personne (baron,
bourgmestre, docteur) précède le nom de famille et que la particule précède le nom patronymique (De Fré, Van Goidtsnoven).

Durant cinq ans, des recherches ont été effectuées par une équipe d'Ucclois motivés en vue de trouver l'origine des noms des rues de la commune. Leurs études n'ont cependant pas porté seulement sur ce point précis, mais également sur l'origine des rues, leur fonction et l'habitat.

Vu que la population d'Uccle était néerlandophone, les anciennes rues portaient uniquement des noms flamands; beaucoup de ces noms ont heureusement été conservés grâce à une politique logique et intelligente des édiles communaux (V : Dieweg, Crabbegat, Bosveldweg, etc.).

Ce fut en 1832, sous l'administration du bourgmestre Egide Van Ophem, que
les habitations furent pour la première fois dotées de numéros. Il fallut attendre jusqu'en 1856 pour que, rue par rue, elles soient pourvues de numéros pairs et impairs, comme c'est encore le cas à présent.

La commune d'Uccle, telle que nous la connaissons de nos jours, est née de
la fusion du domaine ducal d'Uccle et des seigneuries de Carloo et de Stalle, le tout couvrant une superficie de 2290 ha.

A cette époque la population comptait environ 3000 âmes. L'évolution économique du 19e siècle la fit s'accroître sans cesse : en 1846 : 6359 habitants; en 1876 : 10.000; en 1900 : 18.000; en 1930 : 43.000; en 1970 : 79.000; en 1973 : 79.066 et actuellement : 75.983. Toutes ces personnes demeurèrent et demeurent dans pas moins de 363 rues ou avenues (1986).

Le but primordial de notre livre est sans nul doute d'aider le lecteur et le promeneur à trouver son chemin dans cette mosaïque de voies publiques, mais surtout d'attribuer à chaque avenue, chaque rue, voire chaque ruelle une identité propre et de faire revivre leur passé.

Nous laissons au lecteur avisé et attentif le soin de juger si nous avons atteint notre objectif. S'il avait cependant des remarques à formuler, nous lui saurons gré de bien vouloir nous les communiquer.

A l'attention des Ucclois appartenant aux paroisses situées à la limite d'Uccle, quelques églises paroissiales ont été décrites brièvement.