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Histoire naturelle de Forest
« Plaidoyer pour la nature dans la ville, accompagné de poèmes écologiques et de dessins de l'auteur »
Reliure toile / 86 pages / édition de 1971
langue(s) : français
éditeur : A compte d'auteur
dimensions : 202 (h) x 142 (l) x 13 (ép) mm
poids : 362 grammes
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Il fut un temps où Forest comptait parmi ses pensionnaires des loups et des ours sillonnant l'ancienne forêt charbonnière. Jugés indésirables par nos premiers concitoyens, ils cédèrent la place à des animaux plus petits de la taille des renards, belettes et hermines. Ceux-ci à ma connaissance se sont également enfuis. On ne sait trop s'ils ne s'accordaient pas au bruit, au remue-ménage, à la pollution naissante de l'air.

«Les hommes sont fous» ont dû se dire les très nombreuses espèces animales disparues en quittant le sol de la ville pour des campagnes plus reposantes.

C'est l'aspect mélancolique du livre de Léon MEGANCK, un bilan sombre, une sorte de nécrologie des animaux évanouis et des plantes dépéries, dont la lecture nous met mal à l'aise ou nous remplit de regrets.

J'ai vu disparaître, à mon corps défendant et je présume au grand dam de tous les forestois attachés à leur commune, le plus grand espace «rural» de Forest et sans doute, à l'exception des faubourgs d'Anderlecht, de l'actuelle agglomération bruxelloise. Le Bempt. Enfoui sous un rond-point d'autoroutes dont l'utilité est très contestable. Adieu aux prairies et marécages du Bempt et à tout ce qui composait cet univers propre; les lambeaux restant ne suffisent plus à assurer la présence de la faune et de la flore initiale. Ne nous plaignons pas trop : notre commune possède les très beaux parcs Duden et de Forest et va bénéficier sous peu d'un troisième espace vert de belle importance à côté de l'Abbaye. Ce sont là des refuges fort hospitaliers en milieu urbain pour les animaux et les plantes sans trop grandes exigences.

C'est l'aspect constructif du livre de Léon MEGANCK, qui met remarquablement l'accent sur ce qu'il nous faut protéger avec la plus grande énergie. Les dangers pourtant sont nombreux : à l'étroit dans son carcan arbitraire, l'agglomération bruxelloise étouffe; le dilemme est ainsi posé : il faut en chasser ses espaces verts ou ses habitants en surnombre. La spéculation foncière sévit et rend illusoire l'achat de terrains vierges par les pouvoirs publics; quand bien même cette acquisition est possible, il n'est pas simple de condamner soit la vie naturelle, soit les jeunes ménages bruxellois à s'expatrier au loin. Le présent livre nous démontre à suffisance qu'il y a un équilibre naturel minimum à respecter si l'on veut éviter que Bruxelles ne devienne un Manhattan en miniature. Il nous donne une raison de plus de défendre pour notre ville l'idée d'un épanouissement harmonieux.

Avant de céder la plume au professeur DUVIGNEAUD, qui illustrera mieux que personne l'apport scientifique passionnant de l'ouvrage, je tiens à remercier encore l'auteur pour tant de poésie, tant d'enthousiasme et tant d'amour.

Quelle chance ont nos écoliers et quel plaisir pour notre commune d'avoir pu confier à un tel maître les premiers cours d'environnement organisés dans l'agglomération bruxelloise.

Que les jeunes élèves forestois qui liront ce livre se fassent à leur tour nos maîtres et nous réapprennent à connaître, bien qu'habitant la ville, la nature.
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