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Entre les foins et la moisson - Libramont 1984
Reliure toile / 350 pages / édition de 1984
langue(s) : français
dimensions : 297 (h) x 235 (l) x 29 (ép) mm
poids : 1640 grammes
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Ce livre, tout imprégné de l'histoire de nos régions, marque un anniversaire, celui d'un grand demi-siècle de l'existence d'une Société qui s'est donné pour tâche de mener à bien les destinées de ce cheval, aujourd'hui célèbre, qu'est notre Ardennais.

Sous la plume savante, alerte, passionnée même, des auteurs de ces pages, on verra revivre le passé de nos champs, de nos troupeaux, de nos forêts... la vie des gens aussi.

La foire de Libramont est le vivant témoignage de la réalité présente.
La plume de ces écrivains célèbre le cheval, le faisant accourir des steppes de l'Asie, ou se fracasser au pied des falaises de Solutré ; elle lui fera conquérir la Terre Sainte, parcourir les champs de bataille de l'Europe pour, enfin, le voir devenir le champion des concours de l'époque contemporaine.

Cette époque, nous pouvons lui faire prendre cours au lendemain de Waterloo, après les campagnes napoléoniennes, car, si notre « Ardennais » s'est couvert de gloire sous la mitraille, il n'en sort pas moins saigné à blanc.

Mais il a laissé une solide réputation de cheval de guerre ! La tradition veut, même, qu'il ait ramené de Russie les débris de la Grande Armée.
On le disait blanc de poil, à cette époque.

La paix revenue, il doit refaire ses effectifs, Quelques années passent et, en 1841, la toute première société se constituera. Il s'avère, en effet, nécessaire de faire renaître notre race et, surtout, de la défendre contre les menées de certains envieux qui prétendent ne pas la reconnaître.
Les concours s'organisent, mais il semble qu'il n'y ait pas encore de foire comme nous la connaissons aujourd'hui.

S'ouvre alors une période — la seconde moitié du XIXe siècle et le début du XXe, — où l'élevage et le commerce de nos animaux prendront un essor remarquable. Les anciens en parlent encore avec une fierté où se mêle une pointe de nostalgie.

La réputation de notre cheval n'est plus à faire ; exporté aux quatre coins du monde, il est pour nos produits le plus merveilleux des ambassadeurs.

On le trouve à l'armée, sur nos chemins, tirant voitures et diligences et, bien sûr, à la ferme. Après la guerre de 14, il va commencer à céder la place à l'inexorable progression de la mécanisation.

A la ferme, pourtant, il est le maître incontesté. Admiré, respecté, il porte haut le prestige et la réputation de ceux qui pratiquent son élevage avec maîtrise. Ces derniers s'appellent, alors, Mathieu, Lemaire, Botton, Olivier, Gauthier, sans oublier le baron Coppée dont Monsieur Biémont, premier président et fondateur de la Société, est le régisseur. Ce détail nous amène à 1926, année de la fondation de cette nouvelle société, En effet, l'Ardennais est à nouveau menacé comme quatre-vingts ans auparavant, Le 4 juillet 1926, donc, verra naître la société actuelle; sa raison d'être en sera encore et toujours le maintien de la race avec le souci d'en assurer la reconnaissance. Le 8 mai de l'année suivante se tiendra le tout premier concours. Pour ceux qui en ont fait une relation enthousiaste, c'était la gloire! dix mille visiteurs, 160 chevaux, un tiers de plus que prévu, une organisation parfaite, une journée radieuse.

Déjà, sous la responsabilité de la Chambre Provinciale d'Agriculture de la Province, un semblant de foire vient prendre place aux côtés des concours. Il y avait trois exposants !

C'était bien le temps des chevaux, temps plein de savoureux souvenirs, plein de couleurs, des bruits familiers, des mouvements, avec toute la poésie d'une époque que l'on disait « bien mieux ». Et c'est sans fin que l'on pourrait s'imaginer ces scènes, tableaux ou anecdotes dont il ne reste souvent que le côté romantique.

Nous évoquerons l'ambiance au retour des champs. Le soir à l'écurie, dans la lueur jaunâtre qui perce avec peine la buée des sueurs de la journée, les chevaux broient sourdement leur avoine, frappant tout à coup d'un fer lourd le pavé de l'écurie.

Ils sont rentrés de la campagne, ces pesants attelages qui,... au fil des heures, ont mesuré le temps de la paisible cadence de leur pas tranquille.
On peut aussi les voir revenir du bois où ils ont fait sonner les grelots et sonnailles, amusante musique, entrecoupée parfois des retentissantes imprécations d'un conducteur impatient.

Que de chauds souvenirs, à la ferme, au bois, aux concours. A Libramont, la foire prend de plus en plus d'ampleur, la foule appelle la foule. Le cheval en est et sera toujours le héros. Libramont est pour tous la grande fête de l'agriculture et, plus largement, celle du monde rural.

Elle a pris sa place dans les habitudes, c'est une tradition. La guerre de 40 viendra interrompre, durant sept ans, ces jours heureux. Ce n'est que le 3 mai 1947, pour le 14e concours, que notre cavalerie reprendra pied sur les pelouses de Libramont.

Car ce sera toujours Libramont; au cœur de la Province, sur le tracé de « la grande ligne ». Il fut un temps, en effet, où le chemin de fer amenait animaux et matériel. Il est actuellement totalement délaissé, Si le lieu n'a pas varié, la date a mis un certain temps à se fixer au dernier week-end de juillet, comme le dit le titre de cet ouvrage : entre les foins et la moisson, On a coutume de dire que c'est la moins mauvaise des dates.

Ce nom est devenu pour nous un symbole, il porte dans ses syllabes une tradition qu'il est impensable de voir rompre, II est une sorte de patrimoine amassé au cours des années, Pourtant, comme une petite kermesse de village, cette foire se déroule bien simplement sur la prairie et sous des chapiteaux de toile, Cela lui confère un caractère champêtre et populaire que le monde apprécie et qu'il importe, dès lors, de lui conserver. S'il doit être conservé, ce n'est pas par une sorte de romantisme ou de sentimentalisme, mais parce qu'une entreprise de ce genre doit présenter un visage, une image de marque qui la fasse connaître et lui apporte la renommée qui lui est nécessaire.

Bien consciente de son rôle, la Société royale a toujours tenu très haut l'idée qu'elle avait de ses devoirs envers le monde des éleveurs et des agriculteurs?

Ne doit-elle pas faire profiter des dernières nouveautés cette foule de visiteurs qu'elle a le privilège d'accueillir et satisfaire au maximum sa curiosité ?

En 1927, ils étaient dix mille; aujourd'hui, ils sont quatre-vingt mille ; c'est dire l'heureux développement et la prospérité croissante de l'entreprise. Il faut, bien sûr, que chacun y trouve son compte.
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