Je m'appelle Roza, car les autres ils m'appellent pas: ils m'attendent. Ça est juste si ils disent :
« Tiens, la rame est là ! ».

C'est par mes galeries de taupe que je roule dans les intestins de la ville. Je suis comme un tram qui est descendu à la cave.
Le matin, il y a un type qui vient me chercher en sifflotant. Il a une mallette avec son thermos de café au lait et deux tartines beurrées avec du jambon ou une fricandelle, et avec une gozette aux cerises emballée pour la pause. Ça, c'est Jef Matras. On l'appelle comme ça car il aime pas de se lever. Mais il aime pas de se coucher, non plus, c'est pour ça.

Georges ROLAND détend le savoureux dialecte bruxellois d'une lente extinction. Sa narratrice Roza, une rame de métro bruxellois, nous plonge dans un univers truculent, truffé d'expressions typiques, de figures colorées à la gueuze, et de cette zwanze et auto-dérision toujours présentes dans l'esprit bruxellois.