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Bruxelles: une ville industrielle méconnue
par Collectif
Broché / 72 pages / édition de 1994
langue(s) : français
éditeur : La Fonderie
numéro : 1
ISBN : 293004800X
EAN : 9782930048000
dimensions : 298 (h) x 210 (l) x 7 (ép) mm
poids : 387 grammes
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La réalisation de l'ouvrage La Région de Bruxelles Des villages d'autrefois à la ville d'aujourd'hui (1989) a permis d'aborder la question de l'industrie dans la ville du 19e siècle à nos jours. "Monsieur Robert Hotyat, Secrétaire d'Etat de la Région de Bruxelles-Capitale, responsable de l'aménagement du territoire et de la recherche scientifique non-économique, a chargé l'U.L.B. d'une étude sur l'impact urbanistique de l'industrialisation, d'un point de vue historique. Cela a permis à Michel De Beule de compléter l'enquête statistique ébauchée et d'y ajouter une cartographie actuelle du phénomène. Ce sont les résultats de ce travail qui nous sont proposés ici. Ce travail a aussi été enrichi par une recherche collective qui s'est greffée sur l'objet central.

Bruxelles est une ville industrielle depuis le 13e siècle, elle risque de ne plus l'être demain. Entre hier et aujourd'hui se sont organisées une économie et une géographie particulières. Si Bruxelles est devenue capitale c'est en raison de sa réussite industrielle, si elle est devenue la principale région industrielle du pays (en terme d'emplois) c'est parce qu'elle est devenue en 1830 capitale d'un état libéral en voie d'industrialisation rapide et qu'elle a profité de sa centralité géographique, politique et économique. Si elle dispose de bases productives incontestables avant l'indépendance, c'est la croissance urbaine qui semble entraîner la croissance de l'industrie au 19e siècle.

Inversement, on éprouve la sensation en observant les courbes que son déclin industriel depuis les années i960 n'est pas étranger au déclin de sa population et de sa richesse relative au sein de l'état.

En fait Bruxelles a été victime depuis trente ans d'une triple crise, urbaine (développement de la suburbanisation, affaiblissement du centre historique), économique (effondrement des activités traditionnelles) et institutionnelle (volonté des régions flamande puis wallonne de "dégraisser" la capitale). Cette triple crise explique l'ampleur du phénomène d'autant plus importante dans le cas de l'industrie qu'elle est frappée de plein fouet par ces trois mutations.

La crise industrielle (en terme d'emplois toujours) a donc été beaucoup plus forte à Bruxelles que dans les autres régions du pays. Elle a été masquée par le développement rapide de l'emploi tertiaire mais démasquée aujourd'hui par la crise de rationalisation dans les services qui laisse sur la grève un taux de chômage important. Il est aussi vrai que la désindustrialisation de Bruxelles a entraîné du chômage dans les autres régions puisque la main-d'oeuvre migrant journellement y est également nombreuse. La désindustrialisation laisse d'importantes cicatrices matérielles dans la ville (friches, bâtiments abandonnés, diminution des revenus des communes et de leurs habitants et donc des investissements) mais aussi sociales (chômeurs, sans-emploi, contrastes entre niveaux de qualification offerts et demandés). Il reste aujourd'hui moins de 40.000 emplois dans les secteurs de transformation mais ils sont toujours inextricablement mêlés à la ville elle-même comme l'histoire les a produits. On reste stupéfait devant la persistance de la localisation spatiale dont les déterminants naturels (vallée, rivière) ont été progressivement organisés depuis le Moyen Age. L'industrie a donc lentement migré vers l'ouest mais est restée toujours centrée sur la vallée, les industries liées à la consommation ayant plus tendance à suivre les déplacements de la population tant à l'est qu'à l'ouest de l'axe originel.

L'industrie dans la ville est aujourd'hui fragilisée par le déclin général, par les problèmes de transport, de pollution, de coût des terrains et des bâtiments. Il n'est pas difficile de la faire définitivement disparaître, certainement beaucoup plus difficile de la maintenir à son niveau actuel. Du moins ce travail permet-il d'éclairer à la fois l'évolution du dernier siècle à la fois la situation atteinte en 1991- Nous espérons qu'il permettra de nourrir la réflexion sur les choix que doit prendre aujourd'hui la jeune région pour son avenir.
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