On sait tout de la Seconde Guerre mondiale. Tout de la stratégie, de la politique, des enjeux planétaires. Pierre Stéphany, journaliste - historien du quotidien - préfère raconter comment ces années hors du commun ont été vécues au ras de la nécessité par des hommes et des femmes sans signe particulier.

Son livre est nourri de témoignages, de souvenirs (l'auteur avait quinze ans en 1940), d'anecdotes et d'événements généralement oubliés, de mille petits faits vrais - et si une réflexion, une leçon apparaît parfois, c'est plutôt entre les lignes. Il abonde en histoires extraordinaires, car c'était une époque où n'importe quoi pouvait arriver à n'importe qui, mais surtout en aventures modestes et pourtant héroïques rencontrées au jour le jour dans la lutte pour la survie et dans les humbles péripéties de la réalité.

«Des Belges très occupés». Le titre dit bien ce qu'il veut dire. Voici un récit où il y a le drame et le sourire, la veulerie et la générosité, le froid, la peur, les matins où souvent on ne savait pas ce qu'on mangerait à midi, et puis le courage, l'espoir, l'humour, le pire et le meilleur, le tissu de 2 000 jours ordinaires qu'il importe aussi de garder en mémoire.