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Architecture du XVIIIe en Belgique : Baroque tardif - rococo - néo-classicisme
par Collectif
Relié / 226 pages / édition de 1998
langue(s) : français
éditeur : Racine
ISBN : 2873861525
EAN : 9782873861520
dimensions : 337 (h) x 260 (l) x 27 (ép) mm
poids : 2046 grammes
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Le traité de la Barrière (1715). qui faisait passer les Pavs-Bas sous la domination de la Maison d'Autriche, ramenait la quiétude dans une nation dévastée par la guerre de Succession d'Espagne. La paix avait rétabli l'activité des métiers et des manufactures.

Financiers et commerçants purent amasser des fortunes considérables, qui furent à l'origine d'une première phase de constructions. Succédant à Charles VI en 1 740, Marie-Thérèse avait aussitôt désigné son beau-frère, Charles de Lorraine, comme gouverneur des Pavs-Bas. Après l'intermède mouvementé de la guerre de Succession d'Autriche ( 1745-1748 ), les Autrichiens, un moment évincés par les Français, revinrent au pays grâce au traité d'Aix-la-Chapelle ( 1748).

Le régime thérésien permit le règne aimable et heureux de Charles de Lorraine, dont le prince de Ligne disait: «C'est l'homme le plus franchement gai que j'aie vu de ma vie.»

Tandis que la masse de la population restait pauvre, la prospérité engendrait à nouveau l'enrichissement de certains. Nobles et grands bourgeois, financiers et commerçants se livrèrent à une fièvre de constructions (hôtels patriciens et maisons de plaisance) qu'on a pu appeler à juste titre «les fruits de la paix». L'Eglise et les ordres religieux participèrent eux atissi de cet élan bâtisseur pour construire édifices religieux et bâtiments conventuels ou abbatiaux.

Au milieu du XVIIIe siècle, toute l'Europe est française, comme l'indique le titre de l'ouvrage célèbre du marquis Caraccioli: Paris, le modèle des nations étrangères, ou l'Europe française. Il y défendait l'idée que la France était désormais le modèle de toute l'Europe, comme Rome l'avait été auparavant: «Jadis tout était romain, aujourd'hui tout est français.»

Comparaison que Rivarol n'avait pas hésité à reprendre dans son Discours sur l'Universalité de la Langue française. «Le temps semble être venu de dire le monde français comme autrefois le monde romain.»
L'architecture française demeure classique.

Sobre, sa beauté réside dans «la coupe parfaite de la pierre, dans l'harmonie des lignes, lajustes-se des proportions», bref ce moment de «pleine possession des formes» dont parlera Focillon.

Si le décor ornemental, à l'intérieur, «cède volontiers à la fantaisie en épuisant le vocabulaire de la nature, tout en exploitant les possibilités abstraites de l'entrelacs», il est toujours, à l'extérieur, emplové avec discrétion et subordonné à l'ordonnance de 1 ensemble. La logique française préfère le rythme tranquille, l'harmonie paisible, l'usage modéré des colonnes, des statues et des ornements aux grands mouvements passionnés et lyriques du baroque comme aux vibrantes musicalités du rococo.

L'architecture au XYIIF siècle dans les Pays-Bas a été longtemps considérée comme médiocre. Mais n'en est-il pas de même pour la peinture? Elles n'en sont pas moins, lune et l'autre, loin d'être inintéressantes. Certes, dans les deux cas, l'époque a manqué de génies, mais non de talents, comme l'avait déjà remarqué Pirenne. La peinture sera redevable à la France de son évolution pendant tout le siècle. Son influence sur nos peintres belges sera plus proche de Boucher et de Vernet que des Fêtes galantes de Watteau, et elle s'exercera sur fond de thèmes rubéniens ou chers à Teniers. La France, nous l'avons dit plus haut, servait de phare à toute l'Europe occidentale. Il en sera de même pour l'architecture. Les modèles pénétraient nos régions par les estampes et par les ouvrages des grands architectes théoriciens. Le plus influent d'entre eux ftu incontestablement Jacques-François Blondel, dont les livres et le célèbre cours connurent un retentissement profond dans nos provinces.

L'architecture française s'était aussi imposée chez nous par le passage de plusieurs grands architectes à la cour de Bruxelles (je pense à Boffrand, Servandoni, Guimard, De Wailly, etc.), de même que par le séjour à Paris de quelques artistes belges. Dira-t-onjamais assez l'importance de l'architecte liégeois Jean-François de Xeufforge, élève de Blondel, pour la [...]
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