Le professeur Léopold Genicot fut, durant 40 ans, le maître incontesté de l'Histoire à l'université catholique de Louvain. Il a fait des leçons et des séminaires dans plus de 50 universités, indifféremment en français, en anglais, en allemand, en italien, en espagnol. Son chef-d'œuvre, Lignes de faîte du moyen âge, est traduit en 10 langues. Son œuvre favorite, Spiritualité médiévale, est le rendez-vous de ses "amis du moyen âge" qu'il nous y présente. Son Économie rurale namuroise au bas moyen âge, œuvre de chercheur, fait autorité partout.

Membre de l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres de l'Institut de France, de l'Akademie der Wissenschaften zu Gôttingen, de la Médiéval Academy of America, Léopold Genicot, immense voyageur du temps et de l'espace, est des plus grands - d'aucuns disent le plus grand - parmi les médiévistes.

Son retour au pays natal, où Genicot nous dit son village, Forville, sur les hauts de Meuse, rive gauche, en Namurois, au bord de la riche Hesbaye limoneuse, là où ce savant vit le jour le 18 mars 1914, n'en est que plus significatif. Sans sentimentalité, l'historien en faisant retour sur son enfance parle en connaisseur de tout: la mentalité de «ses gens» du Pays de Namur, les habitudes, les pigeons voyageurs du colombier paternel, les métiers, l'école, les champs, les labours, le chemin de fer vicinal, les croyances.

Sans sentimentalité, mais avec quand même un très bel élan d'amour filial à l'endroit de son père, qui était pharmacien, et de sa mère, qui venait de France et se faisait servir par la poste, chaque jour, son quotidien favori L'Écho de Paris.

Calme Hesbaye: un vrai petit chef-d'œuvre, grâce à la rencontre, rare, de l'érudition, de l'écriture, et de la tendresse.