Le 8 août 1956, vers huit heures du matin, éclatait, au charbonnage de la S.A. du Bois du Cazier à Marcinelle, suite à un incident relativement anodin, la plus grave catastrophe minière qu'ait connue la Belgique.
Deux cent-soixante deux hommes, parmi lesquels cent trente-six Italiens, ne remontèrent jamais du fond de la mine où ils périrent asphyxiés. Du 8 au 23 août 1956, jour de la découverte des derniers cadavres à la cote -1035, la catastrophe suscita une foule de réactions, en Belgique comme à l'étranger. Ce sont ces réactions que des historiens, sociologues, linguistes et philosophes, démographes, journalistes, auxquels se joignirent des juristes, de même que des témoins, ont étudiées et commentées dans le cadre d'un colloque organisé à Louvain-la-Neuve le 23 mai 1986 par le Séminaire d'Etudes Pluridisciplinaires sur l'Immigration Italienne en Belgique de l'UCL et l'INAS-CISL. Au-delà des réactions de l'époque, toutes significatives, il convenait aussi de chercher à lire l'événement en tant que révélateur de la mutation économique et sociale au cœur de laquelle il s'inscrivit dans la Belgique de l'après-guerre. Enfin, il fallait aussi s'interroger sur l'intensité des mémoires de Marcinelle, autrement dit sur les motifs qui peuvent expliquer la naissance et, surtout, la persistance d'un phénomène du souvenir collectif extrêmement fort, comme en ont témoigné durant le mois d'août 1986, les évocations et la commémoration, au nord comme au sud du pays, de la tragédie du Bois du Cazier.
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