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André Sprumont
Relié / 168 pages / édition de 1979
langue(s) : français
éditeur : Lucien De Meyer
collection : La Mémoire de l'Art
ISBN : 2801600377
EAN : 9782801600375
dimensions : 326 (h) x 251 (l) x 25 (ép) mm
poids : 1520 grammes
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Des petits drôles, ces gens de l'état civil !... Copains, à coup sûr, de Dame Bêtise mais point de Dame Perspicacité. Regardez-les donc ! Ils vous écrivent comme ça, péremptoirement, sous la photo d'André Sprumont : "Signes particuliers : néant". Comme si c'était rien, ou moins que rien, d'avoir sa place dans le peloton de tête des peintres de ce pays; rien, ou à peu près rien, de figurer dans le Gotha des artistes les plus raffinés et les plus originaux de Belgique !

Il faut croire que la physiognomonie ne possède pas tous les pouvoirs. En tout cas, pas celui de révéler d'emblée le trait insigne grâce à quoi le talent pictural se reconnaîtrait de façon infaillible sur le premier visage venu.

Ah ! comme ce serait simple si ledit talent rayonnait sur la face des véritables artistes à la manière d'un "tilt" scintillant de machine à sous ! Le plus borné de nos gratte-papier ne s'y tromperait plus. 11 éviterait, pour sûr, de parler de néant. Il laisserait ça aux philosophes, ces "Chevaliers de la Table Rase", comme les appelait Bachelard. Tout le monde y gagnerait.

Las ! s'il existe une bosse des mathématiques, personne encore n'a repéré la protubérance ou l'empreinte du dieu qui serait la marque sacrée du génie artistique. Et c'est fort bien ainsi. N'en déplaise au sieur Lavater, ce n'est pas la géographie faciale du créateur qui compte, mais ses créations. Vérité de M. de la Palice, peut-être, mais toujours bonne à répéter, surtout à une époque comme la nôtre où le bluff, l'à-peu près, l'autosatisfaction béate et une prétention inversement proportionnelle au talent font partout la loi, et d'abord dans les galeries d'art.

Assez parlé de néant, de lapalissades et de médiocrités. H est temps, grand temps, de frapper les trois coups pour que le rideau se lève sur André Sprumont et son oeuvre.

Temps aussi et d'abord de souligner combien la carrière de cet Andennais tient du conte de fées.

... Il était une fois à Andenne — petite ville wallonne sise, comme chacun sait, au bord de la Meuse — un jeune homme fou de peinture. Il dessinait "depuis toujours", en parfait autodidacte qu'il était. Il avait composé quelques paysages très cézanniens. H demeurait cependant un parfait inconnu au bataillon des chevaliers du chevalet. Il avait bien présenté quelques dessins — des dessins remarquables — à un concours organisé par le Centre Rops, à Namur, mais de là à crier au miracle...

Le miracle, il allait se produire six mois plus tard, en novembre 70, quand Sprumont amènerait à la même Galerie Rops une série d'huiles qui éblouiraient les "gloutons optiques" du Namurois.

C'étaient des oeuvres d'esprit expressionniste, avec des rouges, des verts et des jaunes forts. Sprumont y alliait une vigueur percutante à de subtiles recherches plastiques. Ses couleurs se révélaient vives, mais ses formes, bien que fermes, échappaient à toute dureté : elles sinuaient, proches de l'arabesque.

Pas de doute possible : nous nous trouvions [...]
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