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La Première Guerre mondiale : L'éclatement d'un monde
Cartonné / 256 pages / édition de 1990
langue(s) : français
ISBN : 2709802910
EAN : 9782709802918
dimensions : 285 (h) x 220 (l) x 27 (ép) mm
poids : 1290 grammes
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« Celle que je préfère, c'est la guerre de 14'18 », disait dans une de ses chansons Georges Brassens. Qu'il l'ait senti ou non, l'artiste a su mettre en évidence le rapport fondamental entre la Grande Guerre et l'opinion française. Pendant sa durée et jusqu'à nos jours, l'opinion française a vu cette guerre comme la guerre « française » par excellence, « notre guerre ». Combien de Français savent-ils que l'Allemagne a eu bien davantage de morts que la France (certes à partir d'une population plus nombreuse), que les Anglais et même les Américains ont, parmi les Alliés, dépensé plus d'argent que la France ? Combien de Français ont-ils conscience que si la lutte s'était déroulée entre la France seule et l'Allemagne, la France aurait été sans le moindre doute vaincue et que, même avec l'alliance britannique, elle l'aurait été très vraisemblablement si, à partir de 1918, le concours américain n'avait fait pencher le rapport des forces en faveur des Alliés de façon progressive mais irrésistible ? Combien de Français se doutent-ils que le cœur du monde était loin de battre pour la France et que, pour ne prendre que cet exemple, les Suisses germanophones étaient à fond pour l'Allemagne ?

Ne serait-ce que pour cette raison, l'édition en français de l'œuvre de Jay Winter, professeur à l'université de Cambridge, doit être particulièrement saluée, puisqu'elle permet au public français de disposer d'un grand livre qui ne soit pas dû à une plume française, et où la Grande Guerre ne risque pas d'être vue à travers le prisme déformant de nos sentiments nationaux. Mais si je suis aujourd'hui particulièrement heureux de présenter le livre de Jay Winter, c'est surtout parce qu'il est un des tout premiers historiens à avoir osé et réussi un formidable pari : écrire, et écrire seul, une histoire mondiale de la Première Guerre mondiale. Certes, les événements esentiels de la guerre de 1914 se sont déroulés sur le sol français, mais il s'agit de la première grande guerre des nations, d'une mêlée des peuples. S'il était nécessaire d'en conter les aspects nationaux, il fallait bien qu'un jour on essaie de saisir l'événement fondateur de notre époque dans sa seule dimension réelle, sa dimension internationale. Pour y parvenir, l'historien britannique, mettant une très vaste érudition au service d'une capacité exceptionnelle d'analyse, a déterminé quatre cercles concentriques : celui des hommes politiques, celui des généraux, celui des soldats et celui des civils, et c'est à travers ces quatre groupes qu'il a passé au crible tous les événements de la guerre. Jay Winter a été très frappé par le fait que l'Allemagne fut à l'origine des quatre initiatives fondamentales de la guerre : le mouvement tournant à travers la Belgique en 1914, l'assaut contre Verdun en 1916, l'offensive sous-marine en 1917 et les grandes attaques du printemps 1918. Or, après un début victorieux, elles ont toutes échoué. L'auteur est persuadé que ces échecs apparemment techniques ont été en réalité la conséquence de ce que, dans cette guerre des peuples, la victoire devait revenir aux peuples les plus avancés dans la démocratie. Tant en septembre 1914 qu'au printemps 1918, il s'en est fallu d'un cheveu que les Allemands ne l'emportent, et on peut estimer que ce sont des choix stratégiques et tactiques malencontreux qui les ont privés de la victoire. Mais ces choix ne se sont-ils pas révélés malencontreux parce que, au moment décisif, le poids des peuples a été déterminant ? Comme l'a dit un général allemand, il n'avait pas été appris dans les écoles de guerre qu'une armée qui battait en retraite depuis des jours et des jours, qui avait été surclassée dans tous les combats, et semblait à bout de forces, ait pu faire face et vaincre comme le fit l'armée française lors de la bataille de la Marne en septembre 1914. N'est-ce pas la démocratie qui a donné au sentiment national qui animait les soldats français ce supplément qui leur a permis de vaincre par deux fois sur la Marne ?

J. Winter ne cache pas que, pour lui, la guerre est une tragédie, mais il est convaincu qu'il faut en éclairer tous les aspects, en percer tous les secrets, donner aux peuples toute leur place, pour que l'on puisse prendre conscience à la fois de la catastrophe qu'elle fut et de son immense emprise sur la suite de l'histoire du monde. Il l'a fait de façon magistrale.
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