Selon l’antique tradition chaldéenne, le Livre d’Adam, ou Code nazaréen, aurait été envoyé par Dieu au premier homme après sa chute dans la matière, afin qu’il puisse se guider sur le rude chemin de la vie terrestre et parvenir à réintégrer son état originel. La tradition affirme également que ce livre sacré aurait été remis à Adam par l’ange Raphaël, puissance tutélaire de la planète Mercure.

Ce sont les Sabéens ou Mandaïtes, secte des « Chrétiens de Saint-Jean » de l’ancienne Syrie (l’Aram de la Bible), qui ont conservé intégralement cet étrange document découvert par un prêtre maronite d’Alep, au début du XIX” siècle.

Ce livre apocryphe, dont on ne saurait dater la rédaction, est un des plus curieux documents issus du judaïsme préchrétien.

Dans cette fabuleuse cosmogonie, a priori hostile au christianisme, on retrouve néanmoins toutes les doctrines gnostiques et du Nouveau Testament.

Le « Manda-di-haï », génie du premier rang, révèle à Adam toute la destinée de sa race jusqu’à la fin des temps, c’est-à-dire notre monde actuel, et certaines prophéties sont, pour le moins, troublantes.

Le Livre d’Adam, par son extraordinaire récit, par l’étendue des révélations relatives à la cosmogonie et à l’eschatologie, est un document du plus haut intérêt parmi les divers apocryphes, et certainement l’un des plus singuliers qu’ait enfanté le gnosticisme préchrétien.