Né d’un père flamand et d’une mère wallonne, pétri de culture latine tout autant que de traditions thioises, je suis porté à me sentir un vrai Belge.
Venu au monde l’année de l’invention de la poudre sans fumée et des obus-torpilles, j’étais sans doute prédestiné à l’arme de l’artillerie. Ma promotion de l’École militaire étrenna à son école de tir le canon de campagne dit « à tir rapide », dont les méthodes de pointage à la lunette panoramique faisaient le cauchemar des officiers figés dans le maniement rudimentaire du vieux 8,7 Krupp.
Passionné d’équitation depuis mon jeune âge, je désirais ardemment servir dans les batteries à cheval. Il m’échut d’être versé à la fameuse 38e Batterie, que commandait le tonitruant capitaine De Vleeschouwer, dont le P. Lekeux a popularisé la silhouette sur le front de l’Yser.
Au mois d’octobre 1910, j’entrais à l’École de guerre. Cet établissement avait la réputation de diffuser un enseignement confus, dont les bases se modelaient, avec décalage, sur les théories tour à tour en vogue à l’École de guerre de Paris. Les élèves avaient le sentiment que l’appréciation des solutions tactiques ou stratégiques manquait de critères définis. A cette anarchie dans les idées, fille de l’indigence des principes, le général comte de t’Serclaes résolut de mettre un terme. Soldat érudit, polyglotte disert, historien militaire qualifié, le nouveau commandant de notre académie militaire entendait aligner cours et professeurs sous l’étendard de l’unité de doctrine. Après plusieurs réunions plénières du corps enseignant, il nous fut communiqué, ex cathedra, que l’art de la guerre reposait sur cinq principes fondamentaux, en tête desquels dominaient le principe de Voffensive et le principe de la vitesse, [...]
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