livres. lus. approuvés.
Bienvenue chez Bibliomania, le spécialiste en ligne du livre de seconde main
FR  •  NL
Panier
0
Atlas historique du Namurois : Cartes du bas moyen âge
Plaquette / 1 pages / édition de 1964
langue(s) : français
dimensions : 254 (h) x 165 (l) x 1 (ép) mm
poids : 40 grammes
Cet ouvrage n'est
pas disponible
actuellement sur
Bibliomania
Carte dépliante (49,5 x 32,5 cm) avec 2 cartes: Carte commerciale et sociale du Namurois au bas moyen âge & Carte agricole et industrielle du Namurois au bas moyen âge

Les données étaient trop nombreuses pour figurer toutes sur une planche. Elles ont été réparties entre une carte des mouvements sociaux et commerciaux et une autre de l’activité industrielle et de l’agriculture. Cette ventilation s’imposait : il y a presque partout coïncidence entre localités affranchies et centres commerciaux; il n’y en a guère entre centres commerciaux et sièges de l’industrie. Celle-ci est liée au sol; tantôt elle est extractive; tantôt elle transforme des matières pondéreuses et les travaille donc sur place; le plus souvent elle utilise comme source d’énergie la houille blanche ou le charbon de bois et s’établit par conséquent sur les cours d’eau et à proximité des forêts; elle est rurale par la force des choses; seules la draperie, la tannerie et la dinanderie s’installent dans les agglomérations plus importantes.

Les deux cartes ne donnent qu’une image incomplète et pour ainsi dire minimale de la réalité. Elles ne montrent que les centres juridiques, commerciaux et industriels dont l’existence avant 1430 est clairement attestée par la documentation. Or celle-ci est relativement pauvre. Surtout pour la principauté de Liège et le duché de Luxembourg : point de censiers ici, ni de comptes détaillés. Ainsi s’explique, en partie, le contraste que fait le Namurois avec ces territoires.

Le dessin de la carte sociale et économique a soulevé deux problèmes spéciaux. L’un concernait les mouvements d’émancipation. Parfois une commune actuelle a été affranchie avec toutes ses dépendances médiévales; parfois une dépendance seule a reçu des privilèges. Fallait-il, dans le premier cas, indiquer uniquement la commune ou marquer toutes les dépendances ? Chaque solution offrait un danger : ici multiplier les sigles, là, minimiser la portée relative de beaucoup de chartes-lois. On a adopté un moyen terme : employer un sigle pour les communes actuelles et un autre pour les dépendances affranchies individuellement. La seconde difficulté intéressait l’évolution commerciale : tous les marchés n’avaient pas la même importance. Pour représenter graphiquement celle-ci, on a imaginé une combinaison de sigles qui permet de distinguer 1° les localités où se percevait un tonlieu, 2° celles où se tenait en outre un marché, 3° celles qui possédaient par surcroît une halle, 4° celles où siégaient aussi une ou des foires annuelles.

Exception faite pour Namur et Dinant, ces localités n’étaient que des centres régionaux. L’étude des instruments des échanges, notamment des mesures de capacité, aide à en préciser le rayon d’action et en montre la modestie (L. GENICOT, La structure économique d’une principauté médiévale. Le comté de Namur du XIIe au XIVe siècle, dans Etudes historiques Noël Didier, Paris, 1960,p. 163-171).Les tarifs de tonlieu donnent une bonne idée des produits dont on y trafiquait; celui de Biesme, de 1265, par exemple, mentionne les animaux domestiques, les pièces d’habillement, les viandes, les boissons et les « merceries » ; celui de Fleurus, en 1289, cite les draps neufs et usagés, les cuirs et la pelleterie, le blé, le lin et les toiles, la laine, la graisse et les peaux, le fer, la quincaillerie, les « merceries », les vins et (?) la chaux (Cens et rentes, I, p. 140-141 et II, p. 49-51).

Les winages illustrent la direction des courants commerciaux, la gravité des obstacles que rencontrait la circulation des marchandises, l’utilité des rivières comme voies de communication. On notera qu’ils ne se percevaient pas toujours à un endroit fixe mais parfois par section, le droit pouvant être « poursuivi » sur une assez longue distance.

La carte met en relief le lien, signalé déjà, entre commerce et affranchissement, surtout aux origines. Les premiers privilèges ont été concédés à des marchés régionaux et comportaient d’ailleurs invariablement l’exemption du tonlieu.

Une comparaison avec la carte politique fera ressortir une autre coïncidence : entre centres commerciaux et centres administratifs.

Enfin ces centres commerciaux sont presque tous aussi des centres militaires. Même de petites bourgades, comme Viesville ou Floreffe, étaient fortifiées. La réciproque n’est évidemment pas vraie : les positions stratégiques convenant à la construction d’un fort d’arrêt, comme Poilvache ou Montaigle, n’étaient pas favorables d’ordinaire au développement d’une agglomération.

Les couleurs ont permis de souligner la précocité du mouvement d’émancipation rurale et d’en distinguer les deux grandes vagues dans le Namurois. Lors de la première, aux XIIe et XIIIe siècles, les localités privilégiées du comté ont reçu le droit de la capitale, qui leur valait essentiellement, dans l’ordre public, un échevinage propre et, dans l’ordre privé, exemption de la mortemain et de la formorture, du formariage, des « commands », des banalités et du tonlieu et remplacement de la taille par la « bourgeoisie ». Durant la seconde, elles n’ont plus obtenu généralement que l’abolition de la formorture et de la banalité du moulin. En attendant que la formorture disparaisse du comté en 1430 (L. GENICOT, Le servage dans les chartes-lois de Guillaume II, comte de Namur, dans Revue belge de philologie et d’histoire, t. XXIV, 1945, p. 91-107 et Formorture et mortemain dans le comté de Namur après 1430, dans Etudes dédiées à F. Courtoy, Gembloux, 1952, p. 499-517). La nature des franchises dont jouissaient les localités liégeoises est inconnue; des documents du XVe siècle, comme les records de Petigny et de Mazée (AEN., Communes de Petigny, n° 1 et de Mazée, n° 1) semblent démontrer que leur statut était analogue, voire identique à celui de leurs voisines namuroises du premier type.

Ne figurent sur la seconde carte que les industries dont l’activité débordait le cadre local. On a déjà relevé (L. GENICOT, L’industrie dans le comté de Namur à la fin du moyen âge, dans Namurcum, t. XXI, 1946, p. 49-57) leur liaison avec la richesse de la région en forêts, en petits cours d’eau à forte pente et en matières premières (minerais de fer et de plomb, pierre à cuire et à polir, terre plastique et « terre-houille »), leur essor au dernier siècle du moyen âge et le déplacement à ce moment de la principale d’entre elles, celle du fer, dont le centre de gravité passe, après 1350, des environs de Marche-les-Dames à l’Entre-Sambre-et-Meuse.

On n’a pas reporté sur la carte les prés, qui ne se localisent pas exclusivement en tel ou tel point. Ils s’étalaient plus complaisamment dans les grandes vallées, surtout dans celle, largement évasée, de la Basse-Sambre. Mais il s’en trouvait ailleurs et même partout car partout il y avait de l’eau.

Rien non plus ne concerne les céréales parce que l’épeautre régnait presque sans partage sur les soles d’hiver du Namurois et que l’avoine ne subissait sur celles de mars qu’une faible concurrence de l’orge de printemps, des légumineuses et des plantes industrielles.

Une de celles-ci, la guède, a connu la vogue au XIIIe siècle sur les terres lourdes du Nord. Une autre, le lin, n’était apparemment semée que dans les jardins, sauf peut-être dans le Nord-Ouest.

Des vignes, la majorité alimentaient le commerce et certaines couvraient seulement la consommation du propriétaire ou de l’exploitant. Il n’est pas toujours possible de faire le départ entre les unes et les autres. Les premières, les plus étendues, se groupaient sur les coteaux bien exposés des vallées de la Meuse et de la Sambre.

De vastes forêts furent un des facteurs primordiaux de la répartition des agglomérations comme des exploitations industrielles. Il fallait donc les représenter. Faute d’en connaître les limites au moyen âge, on a adopté celles de la Carte de Ferrarris. De 1350 à 1750, les défrichements ont, du reste, été probablement modestes.
rechercher des articles similaires par catégorie
rechercher des articles similaires par thème: