Une exposition historique dans le cadre d’un établissement scolaire : le fait est encore relativement inhabituel aujourd’hui. Sans doute est-ce parce que l’école reste aux yeux de beaucoup un lieu où peut se transmettre le savoir historique enfermé dans les livres, et non celui où peut se revivre plus concrètement l’histoire au contact de témoins significatifs du passé.

Présenter à des jeunes, mais présenter aussi à un plus large public non seulement des documents d’archives, mais également des œuvres d’art ou des objets porteurs de la marque des hommes d’autrefois, tel est pourtant l’objectif que nous nous sommes assignés au Collège Saint-Hubert. Pour celui-ci, il est vrai, cette exposition constitue une manière parmi d’autres de fêter à la fois un 25e anniversaire et son installation dans de nouveaux bâtiments. C’est donc aussi à la faveur de ce double événement que nous avons entrepris de mettre en relief quelques pages de l’histoire des communes de Watermael-Boitsfort et Auderghem.

L’histoire de ces communes, ou plus exactement celle de l’ancienne entité paroissiale de Watermael. Car quiconque connaît quelque peu le passé de ce terroir n’ignore pas que sous l’Ancien Régime, le curé de W atermael exerçait son ministère sur un territoire recouvrant à la fois celui des communes actuelles de Watermael-Boitsfort et Auderghem. Mieux, ce n’est qu’en 1863 que la commune d’Auderghem acquit son autonomie civile et coupa ainsi le lien historique qui l’unissait à Water-mael et Boitsfort depuis le moyen âge.

Du passé du village d’autrefois, différents aspects trouvent un écho dans cette exposition : l’occupation du sol, l’activité économique, le cadre religieux, le cadre civil. En parallèle, les mêmes thèmes ont été retenus pour retracer le passé plus récent, et donc certaines au moins parmi les plus importantes mutations enregistrées après 1830.

D’autre part, une partie de l’exposition est consacrée au culte de saint Hubert. Certes, pour nous professeurs au Collège organisateur, il y avait une raison toute particulière de nous intéresser à celui-ci. Mais il est vrai aussi que le culte du patron des chasseurs fut jadis un des plus répandus, sinon dans l’ensemble de la paroisse de Watermael, du moins à Boitsfort, c’est-à-dire là où les grands et le commun vivaient en contact étroit avec la forêt. Ici toutefois, nous avons considérablement élargi le champ d’investigation pour présenter plusieurs pièces du trésor des églises brabançonnes où saint Hubert est encore honoré aujourd’hui. En définitive, c’est donc toute une région du diocèse confié au Ville siècle à l’évêque missionnaire qui a retenu notre attention.

Le résultat est-il à la mesure de nos ambitions? Au visiteur d’en juger, assurément. Pour notre part, nous sommes cependant conscients de n’avoir pu éviter, ici des omissions pures et simples, là une approche trop superficielle de réalités historiques aussi complexes que les hommes qui les ont faites. Conscients aussi de ce que, d’un point de vue strictement formel, il eût été possible de faire mieux encore pour rendre plus attrayante et plus vivante la redécouverte du passé. Mais en même temps, [...]