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Une autre Hesbaye... La Route «Fermes et Tumuli» de Hesbaye
Broché / 128 pages / édition de 1986
langue(s) : français
éditeur : Edition commune
dimensions : 154 (h) x 245 (l) x 10 (ép) mm
poids : 230 grammes
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A l 'automobiliste couramment pressé, pourquoi parler des »charmes de la Hesbaye» ? Ce petit pays uniforme, banal, entend-on dire, ennuyeux par ses campagnes découpées en figures géométriques, vertes, brunes ou jaunes, au gré des saisons. Voici donc une tidée reçue», fidèlement entretenue depuis nos manuels d'école primaire, puisque l'on y ressassait déjà, du moins de notre temps, ces mêmes clichés : »Riche plaine où se cultivent à l'échelle industrielle, céréales, betteraves sucrières, petits pois, où se succèdent prés et pâturages...».

C'est vrai que ce pays de terres riches et grasses obtient à ce titre des rendements parmi les plus élevés du monde... ( 1 ), mais il est vrai qu'il aura fallu aux paysans locaux tout le Moyen Age et les siècles contemporains pour donner à leur région sa physionomie actuelle et que tout cela s'est opéré au travers d'une série exceptionnelle d'invasions, accompagnée de destructions, pillages, contributions diverses aux armées périodiquement en présence : principauté de Liège contre comtés de Brabant ou de Namur, et plus tard les Français face aux Anglais et aux Autrichiens. Il est vrai enfin que la Révolution française opéra ici un transfert des richesses du sol, en aliénant celles des anciens couvents, fermes et abbayes — 31% du sol hesbignon étaient encore aux mains du clergé au XVIIIe s., en dépit des guerres du XVIIe — que les plus audacieux rachetèrent, et ainsi naquit, le siècle passé, une nouvelle oligarchie de fermiers-bourgeois que, mutatis mutandis, les cinquante dernières années ont changés en industriels autant que fermiers, chez lesquels chevaux de trait ont fait place aux tracteurs et autres matériels sophistiqués.

Et alors cette Hesbaye ne serait-elle donc, pour le plus grand nombre, qu tune mer de blés ondulant sous le vent ou encore qu une vaste étendue de betteraves» aux emblavures en nette progression ?

Le Groupement des Syndicats d'initiative de la Meuse namuroise en a redécouvert tout le charme désuet dans un itinéraire original de quelque cent trente kilomètres : une longue ellipse jalonnée d une centaine de panneaux hexagonaux peints en vert sur fond blanc, dont la base de départ — et d'arrivée — est NAMUR, constitue l'instrument principal de la nouvelle «ROUTE FERMES & TUMULI DE HESBAYE», balisée en 1983. qui fait enfin l'objet d'un livre. Nous invite à sa découverte un beau sigle — une ferme hesbignonne sur fond de tumulus — dessin original de René Carpiaux (voir en couverture).

Et à tout seigneur tout honneur, d'abord la belle et grande ferme typique hesbignonne, quadrilatère chaulé qui vous salue de son haut porche-colombier, dans la plupart des lieux : voyez à tout hasard à Grand-Rosière-Hottomont les prestigieux ensembles de Waulsort et d'Aubremez ; à Hup-paye, tout au nord du circuit, Chantraine (populairement, lieu où chantent les »reines», les grenouilles... ah, qu'avec grâce, antan, ces choses-là étaient dites !). Chantraine qu ’un antique chemin reliait à un authentique domaine de l ordre de Malte, la belle ferme de La Bruyère qui a donné son nom à une nouvelle commune du Namurois : des fermes aux allures de châteaux, voire de camps fortifiés qui, comme à Thorembais-les-Béguines, imposent toujours leur admirable souveraineté sur la campagne, beaucoup d’entre elles conservant en leur logis quelques traces de la noblesse paysanne des deux siècles passés : ici, un escalier, là. quelque pierre écussonnée, parfois réemployée à l'endroit discret d'une grange.

D 'anciennes abbayes restées fermes, comme à Boneffe ou à Jauchelette : de rares châteaux-forts de plaine, comme Fernelmont précédé d'un curieux porche fortifié, primitive résidence des habitants, et avec la ferme voisine, en complète autonomie. Plus près du départ, la silhouette blanche, inattendue en Hesbaye namuroise, d'un moulin à vent, tel Grand-Leez, le dernier de la province. Plus loin, de ces chaleureux ensembles que sont fermes et chapelles rurales, comme à Franquenée-Taviers, et ces îlots de beauté en terre hesbignonne, comme Bolinne-Harlue, où, précieuse trilogie d Ancien Régime, château, église et presbytère se regardent, le même centre ravissant se retrouvant à Hemptinne ou Bornai (Gérompont) au milieu des maisons voisines, parfois très brabançonnes. Et de ces églises précisément, qu il faudrait toutes visiter sur le parcours, pour leurs trésors, leurs pierres funéraires surtout, comme à Upigny, Franc-Waret ou Gelbressée, exprimées en somptueux gisants de pierre, comme à Dhuy, Harlue ou bien Seron-Forville ou Namêche, tous témoignant dans leurs textes et leurs blasons de cette aristocratie rurale laborieuse qui a fait la Hesbaye d'aujourd'hui.
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