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Childéric-Clovis, 1500e anniversaire. 482-1982
par Collectif
« Catalogue de l'exposition »
Cartonné / 240 pages / édition de 1982
langue(s) : français
éditeur : Tournai
dimensions : 232 (h) x 208 (l) x 20 (ép) mm
poids : 950 grammes
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La découverte en l’an 1653 du tombeau du roi franc Childéric était importante de trois points de vue.

Tout d’abord sous l’aspect du splendide mobilier funéraire du monarque, qui, à cette époque, était encore sans comparaison par sa richesse et par sa forme, et qui suscita l’étonnement naïf de ceux qui furent témoins de sa découverte. Cet étonnement se transforma bientôt en souhait de posséder la précieuse trouvaille, souhait qui eut pour effet que de nombreux objets furent offerts en cadeau. Le désir de posséder le précieux trésor dans sa totalité poussa enfin l’archiduc Léopold Guillaume de Habsbourg, alors gouverneur impérial des Pays-Bas, à rassembler les pièces encore accessibles et à les emporter à Vienne. Là elles furent intégrées après sa mort au Trésor de la maison impériale. La valeur de la trouvaille funéraire eut enfin pour conséquence que l’empereur Léopold Ier, à l’instigation de l’archevêque de Mayence Jean-Philippe de Schônborn, offrit la trouvaille en 1665 au roi des Français Louis XIV en reconnaissance de son aide militaire contre les Turcs. La valeur inestimable du mobilier funéraire fut finalement la cause d’un subtil crime crapuleux par lequel, en 1831, il disparut de la Bibliothèque royale à Paris, de sorte qu’il ne reste aujourd’hui que de rares pièces du mobilier original à la Bibliothèque Nationale.

Le second aspect de l’importance de la tombe de Childéric qu’il faut souligner est sa vaste portée archéologique et historique.

L’archiduc Léopold Guillaume avait ordonné à son médecin personnel Jean-Jacques Chiflet (1588-1673) non seulement de rassembler les pièces égarées du trésor, mais aussi de les publier. Déjà deux ans après la découverte de la tombe, fut publié en 1656 à Anvers l’ouvrage intitulé : « Anastasis Childerici I. Francorum Regis, sive Thésaurus sepulchralis Tornaci Nerviorum effosus et Commentario illustratus ». Dans ce livre Chiflet a décrit et dessiné avec soin, approximativement grandeur nature, toutes les pièces qui lui étaient accessibles, de même y sont relevées toutes les données sur la construction de la tombe et la position des objets, d’après les renseignements qu’il a encore pu obtenir à Tournai en interrogeant scrupuleusement la population. Le travail consciencieux qu’il a fourni est tout aussi étonnant que la quantité de renseignements que nous livrent les écrits des auteurs anciens qu’il a — à raison ou à tort — mis en rapport avec les trouvailles pour interpréter celles-ci. Même si ces interprétations ne se sont pas toujours avérées exactes par la suite, lorsqu’il fut possible de rapprocher les trouvailles funéraires avec un matériel de fouille toujours plus important, cela ne porte pas préjudice à l’ouvrage de Chiflet qui reste aujourd’hui encore la principale source de renseignements pour toutes les analyses concernant le tombeau de Childéric.

Alors que Chiflet avait principalement cherché à expliquer la nature et la fonction des objets de la trouvaille en s’aidant de la littérature antique, la recherche archéologique s’est efforcée, depuis la publication en 1859 de l’ouvrage de l’Abbé Cochet « Le Tombeau de Childéric — Roi des Francs », d’éclaircir de nombreuses autres questions qui sont en rapport avec cette exceptionnelle trouvaille funéraire. L’analyse typologique des différents objets permit de préciser les vastes rapports culturels avec l’Empire romain d’une part et l’Extrême-Orient de l’autre. Ils sont tout aussi caractéristiques de l’époque mouvementée de Childéric que le fait que le Roi des Francs, allié des Romains contre les Wisigoths, les Saxons et les Alamans, résidait dans la Tornacum romaine et qu’il s’est fait ensevelir à la mode germanique à l’extérieur des murs de la ville avec son cheval et un riche mobilier funéraire, dans un cimetière romain. Ainsi donc l’examen de la tombe de Childéric fournit des résultats importants non seulement du point de vue de l’archéologie, mais aussi de l’histoire de la civilisation.
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