livres. lus. approuvés.
Bienvenue chez Bibliomania, le spécialiste en ligne du livre de seconde main
FR  •  NL
Panier
0
Les pains bénits de Saint-Hubert. Des offrandes? Des antidotes? Une superstition? Ou quoi?
par P. Chalon
Broché / 26 pages / édition de 1987
langue(s) : français
éditeur : Etudes Hubertines
dimensions : 210 (h) x 148 (l) x 2 (ép) mm
poids : 50 grammes
Cet ouvrage n'est
pas disponible
actuellement sur
Bibliomania
Durant 23 années, de 704 à 727, tandis qu’en nos pays, qu’on appelait alors l’Austrasie, se terminaient les rudes siècles mérovingiens, l’Evêque Hubert dirigeait l’immense diocèse de Tongres-Maestricht. En plus de l’administration de sa chrétienté, encore restreinte aux rares villes de ces régions, au-delà de multiples préoccupations sociales, le souci majeur et le travail primordial de Hubert fut l’évangélisation des populations rurales ou forestières de son territoire : la Campine, le Brabant, les Ardennes. Résidant le plus souvent depuis 718 à Liège, où il avait transporté le corps de son prédécesseur saint Lambert, il présida aussi la fondation du monastère d’Andage, qui porte aujourd’hui son nom, avec la collaboration de son ami saint Bérégise, grâce au soutien de Pépin de Herstal, maire du Palais et de l’épouse de ce dernier, Plectrude, parente de l’évêque. Lorsqu’il mourut, le 30 mai 727, toute la Belgique Orientale était évangélisée. Le 3 novembre 743, Hubert était reconnu pour saint. Fin septembre 825, son corps intact fut transféré en l’Abbaye d’Andage, bientôt célèbre sous le titre d’Abbaye de Saint-Hubert. Cette puissante et 'pieuse communauté était devenue le centre d’un pèlerinage très considérable au tombeau du saint pontife, et le haut-lieu d’un culte répandu plus qu’aucun autre en Europe. Après la regrettable suppression de l’Abbaye millénaire par la Révolution française, la vénération d’innombrables pèlerins demeure vivace, centrée sur la Basilique abbatiale survivante, devenue l’église paroissiale de la Ville de Saint-Hubert.

La pratique de cette dévotion, approuvée par l’Eglise catholique, et populaire entre toutes dans nos régions, est riche de nombreuses expressions liturgiques, rituelles, édifiantes, qui se sont épanouies au cours des siècles, évoluant parfois selon les requêtes des sociétés qui se sont succédé dans une même invocation de l’efficace intercesseur, saint Hubert, dont la survie de gloire obtient à ses dévots d’abondantes faveurs divines, restauratrices de paix et d’équilibre dans tous les domaines.

L'une de ces manifestations, solennellement célébrée aujourd’hui en la Basilique de Saint-Hubert lors des grands pèlerinages, et reproduite en beaucoup de paroisses, consiste à bénir des pains en l’honneur du saint Patron ardennais; ce pain bénit est mangé dévotement par les gens ou distribué au bétail et aux chiens, dans la conviction d’être ainsi placé, de façon concrète, sous le patronage assuré de saint Hubert.

Comme pour beaucoup d’autres usages religieux traditionnels, il importe de préciser l’origine et de comprendre le sens et la portée de ce rituel hubertin : c’est le but que se propose cet exposé.
Divers pains bénits aujourd’hui.

Bien que la bénédiction des pains en l’honneur de saint Hubert bénéficie d’une célébrité privilégiée dans la religiosité et le folklore en Occident, elle est loin d’être restreinte, aujourd’hui, à cette seule dévotion.

A Stavelot, centre d’une célèbre principauté abbatiale parallèle à celle de Saint-Hubert, lors de la fête de saint Poppon (978-1048), qui en fut l’Abbé et le réformateur de la vie monastique, les fidèles, individuellement, et les boulangers du lieu, en pleins paniers, présentent des pains à la bénédiction du prêtre, commémorant ainsi, pensent-ils, la bonté et la bienfaisance extraordinaires de ce saint prélat. En fait, saint Poppon avait institué, en 1041, une distribution publique de pains, ceux-là même que la tradition appelle depuis lors « Pains de saint Poppon ». Cette coutume, aujourd’hui malheureusement en veilleuse, s’était continuée jusqu’il y a une dizaine d’années (1). L’oraison sur les offrandes, de la fête de saint Remacle (mort entre 670 et 679), patron et fondateur de l’Abbaye de Stavelot, contient cette formule suggestive : « Grâce aux prières de saint Remacle, répands, Seigneur, ta bénédiction sur ces présents offerts — (his muneribus oblatis) Aux armoiries de ce monastère, est figuré un loup, porteur d’un panier rempli de ce que souvent l’on identifie comme des pierres, et qui pourrait bien être des pains.

Des pains sont aussi bénits en l’honneur des saints Antoine de Padoue, Biaise et Maclou, des saintes Agathe et Adélaïde, et le Rituel Romain contient deux bénédictions du pain générales et indéterminées. C’est une tradition dans les familles chrétiennes de tracer une croix avec la main sur la pâte pétrie avant qu’elle lève, et de faire le même signe avec le couteau sur le pain qu’on va manger avant d’en couper la première tranche. (2)
d'autres ouvrages de P. Chalon
à partir de 20,95 EUR
à partir de 101,82 EUR
à partir de 232,09 EUR
rechercher des articles similaires par catégorie
rechercher des articles similaires par thème: