La Providence semble avoir comblé Tournai de ses dons : chaque période de son histoire est si riche et si originale qu’elle mérite en effet une monographie.

Bien plus, que ce soit dans le domaine architectural ou dans celui des arts mineurs, les meilleurs artisans y ont livré à leurs descendants des legs inimitables. Comme l’Athènes de Périclès et la Florence des Médicis, le Tournai capétien ne s’est-il pas donné pour tâche de nous laisser la plus colossale vision du Moyen Âge en Occident, par les temples qu’il a édifiés et les offrandes qu’il y a déposées ?

Le Directeur de la collection « Wallonie, art et histoire » — qu’il en soit remercié — a offert à l’auteur de cet opuscule l’occasion de faire revivre une de ces périodes : celle où la ville naissait des boues du fleuve, se développait au croisement de deux axes routiers importants, prospérait grâce à l’industrie de la pierre, avant de connaître les séquelles amenées par les invasions germaniques, pour devenir la capitale du premier royaume franc.

Tournai, berceau de la France... Mais oui, puisqu’elle fut la ville natale de Clovis et que le tombeau du père de celui-ci y a été trouvé en 1653. Et pourtant, à cette époque mal connue — le dernier quart du Ve s. après J.-C. — où Tournai entrait dans l’histoire, ce n’était et ce n’avait été qu’une des nombreuses agglomérations routières du Nord [...]