En complément au Maquis dans le Val de Verne, paru il y a cinq ans, où le récit dû aux seuls témoins, était complété par des documents contemporains, écrits ou iconographiques, souvent inédits, voici le second tome «Vie et Mort du Val de Verne», conçu suivant une méthode analogue, dont il voudrait obtenir un même succès.

Le recul du temps avait déjà permis de tenter, en 1974, d’écrire une simple histoire de la Résistance régionale. Nous avons voulu poursuivre nos investigations. Pourtant les sources trop incomplètement mises à notre disposition ne l’ont permis que difficilement. Les faits relatés dans ce second tome, si valables que soient beaucoup d’entre eux, n’échapperont pas aux défauts du prématuré, s’ils prétendaient donner, dès maintenant, une vision totale et surtout objective de ce que fut cette période de l’Occupation.

Il survit assez de témoins pour qu’on ait pu demander à certains d’entre eux de donner, sous leur angle de vue personnel une sorte de coup d’œil rétrospectif qui éclaire les principaux chapitres de ce livre et notamment ceux qui évoquent le comportement des personnes dans l’euphorie née de la Libération, de la masse qui s’est contentée de vivre le moins mal possible en supportant la lente reprise des activités économiques et ses privations.

Loin d’être exclusivement politique ou anecdotique, ce livre tentera de faire resurgir les aspects essentiels, historiques, mais aussi ce qui est l’âme d’une ville et d’une région. C’est dire que cette étude diffère de la précédente par son côté moins crispant, moins dramatique. Il subsiste pourtant un trait commun d’importance entre les deux ouvrages : le fait que tous ceux qui ont participé à ce livre ont été, eux aussi - à des degrés divers - engagés dans les faits qu’ils font revivre, dont ils ont été souvent, plus que des témoins, les auteurs mêmes.

La guerre sans uniforme, la Résistance, il était téméraire de vouloir en présenter toutes les faces, parfois opposées en elles. Mais il est permis, sans prétendre davantage à la synthèse, d’en éclairer plusieurs aspects ignorés ou à peine effleurés dans le Maquis dans le Val de Verne.

N’oublions jamais que ce n’est pas le régime nazi seul qui causa tant d’horreurs, car ce système n’était, somme toute, que l’expression des désirs [...]