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Marcel Lucas : Un rêve de Bâtisseur
par Paul Caso
Relié / 138 pages / édition de 1982
langue(s) : français, néerlandais
collection : La Mémoire de l'Art
dimensions : 328 (h) x 248 (l) x 18 (ép) mm
poids : 1225 grammes
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La peinture serait-elle, en définitive l’une des plus efficaces manières d’être “autre” - et de le montrer ?

Par sa calligraphie, par ses thématiques, par ses procédés, l’artiste s’oppose à d’autres artistes, non sans leur emprunter parfois quelques réminiscences plus ou moins dissimulées. L'artiste reste, par définition, un homme sous influence, sans quoi il ne serait pas artiste.

Mais il arrive que la vision intérieure occulte entièrement les reflets venus d’ailleurs, et cette affirmation d’un tempérament créateur sans compromission éclate tout particulièrement chez Marcel LUCAS, peintre inclassable, poète solitaire, bâtisseur, au figuré sinon au propre, de vertigineuses structures auxquelles la technique de l’aquarelle confère à la fois douceur et gravité.

Que ne pourrait-on dire de cet art méditatif qui semble fait pour surprendre ? Tout d’abord qu’il s’y manifeste l’antique opposition dyonisiaque-apollonienne. Le vivant, ce sont les arbres, noueux, ramassés, mais dont les branches se tordent comme des tentacules, têtes de Méduse sur un corps puissant. L’ordonné, c’est l’agencement granitique des surfaces, délicatement quadrillées en briques ou en pierres scellées, et qui évoquent parfois les magistrales créations du surréalisme pictural. Magritte eût sans doute aimé certaines de ces compositions, qui lui sont, par l’esprit comme par la facture, totalement étrangères.

Dans le présent ouvrage de Paul Caso, qui se voit offert à la curiosité des amateurs d’art, Marcel Lucas réussit la synthèse de cette dualité en reproduisant une série de grandes aquarelles titrées “cathédrales”, et qu’il commente lui-même.

A n’en pas douter, quelque chose de l’esprit des vieux bâtisseurs se retrouve dans les vertigineuses perspectives que compose Marcel Lucas. De grandes colonnes galbées s’étirent démesurément, captant de capricieuses ondes lumineuses. Ici, encore, la voûte enferme le ciel. Voici cette grande nef [...]
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