L’histoire des Belges remonte au Iersiècle avant Jésus-Christ, c.-à-d. à une époque où les civilisations orientales (égyptienne, mésopotamienne, crétoise, etc...) s’étaient depuis longtemps déjà élaborées. Avant cette date, les textes écrits manquent; seules la géologie et l'archéologie permettent d'établir comment se forma la population de la Belgique aux temps les plus reculés. Au cours des 600 000 ans de la Préhistoire, le sol, le climat, la faune et la flore belges subirent de profondes transformations. L’homme lui-même ne cessa de se modifier et de progresser; on distingua 2 types anthropologiques se différenciant surtout par la forme du crâne et la taille.

En 57 av. J.-C., les Romains régnaient en maîtres sur les pays méditerranéens, lorsqu'ils décidèrent de s'attaquer aux Belges. Ils les vainquirent mais leur chef Jules César dut reconnaître, dans ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, que ses adversaires avaient fait preuve d'un grand courage. La Belgique fut romanisée et ses habitants devinrent des Belgo-(ou Gallo-)Romains, souche des Wallons1. Les vainqueurs, bénéficiaires d’une civilisation supérieure, n'avaient trouvé dans notre pays que des villages à demi-barbares; ils y laissèrent des cités administrées, organisées.

Dès le milieu du IVe s. de notre ère, surgirent les ancêtres des Flamands : les Francs. En fuite devant les Huns, ils bousculèrent les légions romaines du Rhin et occupèrent tout le nord de la Belgique qu’ils germanisèrent. Il y eut depuis lors 2 groupes ethniques contrastant par leur mentalité, leurs mœurs et leur langue; des rapports toujours plus nombreux devaient tendre à les fusionner en un seul peuple, fusion aujourd’hui compromise semble-t-il par l’extrémisme. Sous le sceptre des rois francs, convertis au christianisme en 5062, la Belgique — englobée dans la Francia — reçut une organisation épiscopale, mais elle retomba presque dans la barbarie d’avant la conquête romaine.

Au IXe s., avec la naissance de la Féodalité, notre pays se trouva divisé en 2 parties distinctes séparées par l'Escaut : la portion située à l’ouest du fleuve — la Flandre — releva de la France, tandis que celle sise à l’est — la Lotharingie3 — appartint à la Germanie.

A l'intérieur de ces 2 territoires, les anciens fonctionnaires royaux (ducs, marquis, comtes, évêques) se proclamèrent indépendants du pouvoir central et rendirent leurs [...]