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Musée des Beaux-Arts, Gand (Musea Nostra)
Broché / 128 pages / édition de 1995
langue(s) : français
collection : Musea Nostra
numéro : 8
dimensions : 280 (h) x 210 (l) x 11 (ép) mm
poids : 668 grammes
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Le Musée des Beaux-Arts de Gand, créé en 1798, est un des plus anciens musées du pays. Il doit sa naissance aux restructurations sociales opérées successivement par-les gouvernements autrichiens et français. La suppression des églises et des couvents ainsi que la confiscation de leurs biens faisait partie de ces mesures. Les nombreux trésors artistiques confisqués en Flandre auraient permis aux Autrichiens, ce qui leur fut d’ailleurs demandé, de constituer une collection publique à Gand. A deux reprises, les oeuvres d'art furent rassemblées, mais Vienne fit un choix au profit de ses propres collections, le reste passant en vente publique. Lorsque les Français abolirent les derniers couvents en 1796, ils mirent aussi la main sur les trésors artistiques. Avant cette date, ils avaient déjà emmené sporadiquement des pièces importantes à Paris. Parmi ces oeuvres, beaucoup sont revenues en Belgique, par exemple L’Agneau mystique, tandis que d'autres se trouvent toujours dans des musées français.

Les Français ne remplirent pas seulement le Louvre à Paris, mais aussi les nombreux musées créés dans les divers départements. Gand étant devenu la capitale du Département de l'Escaut, on décida d’y rassembler une collection publique. C’est ainsi qu'un musée, établi d’abord dans les locaux de l’abbaye Baudelo, et ensuite à l'église Saint-Pierre, fut reconnu officiellement en 1798 comme institution nationale française. Le Musée du Département de l’Escaut fut ouvert au public en 1802. La collection consistait en une sélection du patrimoine de la ville ayant survécu aux confiscations successives: environ 220 tableaux et quelques statues.

Le Musée du Département de l'Escaut demeura établi jusqu’en 1809 à l’église Saint-Pierre. Lorsque l’église fut partiellement réouverte au culte en 1803, le Musée dut se contenter de l’église basse. On chercha alors un bâtiment de la ville plus approprié, et c’est ainsi que le Musée, obtenant le statut d’institution municipale, fut installé dans une salle de l’Académie Municipale (établie dans un ancien couvent des Augustins). Il fut ouvert au public en 1811.

Au cours des années suivantes, la collection de base du Musée ne subit que de légères modifications. On la compléta par quelques pièces provenant de l'hôtel de ville et on procéda à la vente d’une série d'objets de moindre importance et à la restitution aux églises d’un certain nombre de toiles religieuses. La ville de Gand tenta plus d’une fois de récupérer certaines œuvres importantes en France, mais sans résultat.

En 1837, la municipalité acheta pour la première fois un tableau d'un artiste contemporain. C’était une œuvre de Joseph Geirnaert, choisie parmi les envois au salon triennal. La ville continua désormais à acheter des œuvres aux salons qu'elle organisait, et c’est une des raisons pour lesquelles le Musée de Gand possède une collection riche en œuvres du dix-neuvième siècle.

En 1860 seulement, on acquit pour la première fois l'œuvre d'un maître ancien. Il fallut attendre la fin du siècle précédent pour que la collection d’art ancien prenne une grande extension grâce à l'association créée en 1897, «Les Amis du Musée». Parmi les pièces maîtresses de la collection, plusieurs furent achetées dans la première moitié du vingtième siècle par les Amis, tandis que les dons et legs les plus importants provenaient également de cette source. Un musée porte d’habitude l’empreinte des grands collectionneurs qui font don à la collectivité des œuvres en leur possession. Ainsi le Musée des Beaux-Arts de Gand est-il marqué par le «style» de la collection de Fernand Scribe, président des Amis du Musée, qui en 1913 légua toute sa collection à la ville. Georges Hulin de Loo, professeur à l'université de Gand, est un autre grand bienfaiteur du musée. Il lui fit don de plusieurs œuvres, mais il est surtout important pour avoir conseillé à la ville, à une époque où de grandes collections étaient liquidées dans des ventes aux enchères, de procéder à certains achats qui, aujourd'hui encore, sont déterminants quant à l’aspect du Musée.

De nombreux facteurs ont joué un grand rôle dans l'évolution du Musée au cours des siècles. Dans ce bref aperçu historique nous devons nous limiter à n’en mentionner que quelques-uns. Il est clair que de nombreuses initiatives et organisations ont appuyé et dirigé l’extension du Musée. Cet effort commun a eu pour résultat la construction du Musée des Beaux-Arts actuel au Parc de la Citadelle.

La décision de construire un nouvel édifice pour le Musée — toujours unique en son genre à Gand — fut prise en 1898, donc exactement 100 ans après la création du Musée. Le complexe fut achevé en deux [...]
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