Tome 1 : des origines à 1914 (318 pages)
Tome 2 : de 1914 à nos jours (336 pages)

La police est un fait social constant dans l’histoire des peuples : au-delà des différences qui caractérisent son adaptation à des situations variables dans le temps et dans l’espace, les fonctions qu ’elle assume dans la communauté répondent à une nécessité inéluctable. Exerçant des compétences et des attributions ressortissant à la fois au pouvoir organisateur et au pouvoir judiciaire, les services de police ont épousé au cours des siècles les formes les plus diverses, tantôt maintenues jusqu’à nous, tantôt abandonnées comme les branches mortes d’une évolution sans issue.

Comme institution, la Gendarmerie remonte à un passé lointain. La Maréchaussée fut en effet organisée dans les provinces françaises dès le XIIIe siècle. Charles le Téméraire créa pour les pays de par-deçà, en 1471, les deux charges de Prévôt des Maréchaux et de Prévôt de l'Hôtel qui furent ultérieurement unifiées. Dès lors, lorsque en 1795, la révolution française implanta en Belgique la Gendarmerie Nationale, celle-ci prit naturellement place dans l'orientation imprimée à une institution qui avait déjà fait ses preuves dans nos provinces sous l’ancien régime.

Maintenue à travers les régimes qui se succédèrent par la suite, son existence fut consacrée dès l’indépendance belge par l'article 120 de la constitution et, au siècle suivant, par la loi du 2 décembre 1957.

L’organisation d’un service de police à l’échelle d’une nation démocratique doit répondre à une double exigence : réaliser la meilleure intégration possible à la communauté dont il émane et rendre les meilleurs services en matière de protection contre les désordres et la criminalité. C’est à ces deux conditions, d’ailleurs complémentaires et étroitement interdépendantes, que doivent satisfaire les formes d’organisation.