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Belgique Gothique. Architecture, art monumental
Relié / 238 pages / édition de 1971
langue(s) : français
éditeur : Marc Vokaer
dimensions : 303 (h) x 230 (l) x 35 (ép) mm
poids : 1555 grammes
DISPONIBLE
très bon état
sous coffret; jaquette légèrement abîmée
17,95 EUR
référence : 1014444
Tous les prix incluent la TVA
La notion d’architecture gothique et la division de celle-ci en périodes varient selon qu’on met davantage l’accent sur la structure ou sur le style de la construction. Nombre de chercheurs et plus particulièrement les spécialistes des fouilles archéologiques ont renouvelé, au cours des dernières années, la conception de l’histoire de l’architecture. Il en est résulté de nouvelles conceptions technologiques, qui s’éloignent de plus en plus des considérations purement esthétiques. Comme l’a fait observer avec raison le grand spécialiste hollandais de l’histoire de l’architecture, M. D. Ozinga, les bâtisseurs du Moyen Age n’ont jamais eu conscience, à ce qu’il semble, de se servir d’un style déterminé, alors que la notion de « style architectural » fut, jusqu’il n’y a guère, en histoire de l’art, le critère absolu, pour déterminer, à chaque époque, le dénominateur commun de l’art de construire (1). Cette division systématique en périodes reposait par trop sur une coïncidence avec un ensemble de formes extérieures et d’éléments décoratifs. Bien plus, ce découpage du passé en styles distincts se référait presque exclusivement aux constructions religieuses du Moyen Age, en Europe occidentale (2). Par ailleurs, on ne s’est guère assez soucié des édifices disparus au cours des siècles.

On détruisit beaucoup plus de constructions profanes que d’édifices religieux. Une église peut devenir de plus en plus respectable, à mesure qu’elle atteint un âge plus avancé. Ce n’est guère le cas des maisons d’habitations, qui se démodent rapidement et ne tardent pas à devenir inconfortables. Il en est de même des fortifications, qui deviennent vulnérables, avec le temps. C’est là une réalité que l’étude poussée des documents iconographiques, des sources écrites et, last but not least, les résultats de fouilles archéologiques, permettent d’approcher avec plus de précision.

Ce qui n’empêche que les églises peuvent être considérées sans aucun doute, parmi les réalisations architecturales les mieux conservées, les plus réputées, les mieux étudiées, les plus monumentalement belles de l’époque. Mais on aurait tort de croire qu’elles constituent la manifestation exclusive de l’activité des maîtres-maçons du Moyen Age.

En 1928 déjà, l’historien hollandais de l’architecture, F.J. Vermeulen, se fonde sur les données connues à l’époque, pour insister sur le fait que la « succession des styles » n’a guère de signification en ce qui concerne l’architecture militaire du Moyen Age (3).

Il ressort clairement des pièces d’archives, qu’à l’époque, de nombreux architectes dirigent simultanément des constructions civiles et des constructions religieuses. Ainsi, un seul et même technicien donne des directives pour l’édification de maisons scabinales, de cathédrales, de ponts et de fortifications (4).

Jean de Ruysbroeck, alias Jean van den Berghe, en est un exemple remarquable (5). Cet architecte travaille à Bruxelles, au palais des Ducs de Brabant, de 1433 à 1446, et pendant la même période à l’église Sainte-Gertrude de Louvain, puis, à partir de 1451, à la cathédrale Saint-Lambert de Liège. En 1459, & est nommé architecte de Philippe le Bon, Duc de Brabant, et son champ d’activité, principalement la construction de châteaux et de palais princiers, s’étend jusqu’à Vilvorde, Saint-Josse-ten-Noode, Jodoigne, Genappe et Halen. De 1470 à 1479, travaille à l’église S.S. Pierre et Guidon d’Anderlecht, et vers 1480, à l’ancienne église Sainte-Gudule, aujourd’hui Saint-Michel, de Bruxelles (6).

Il serait, certes, difficile d’expliquer l’évolution de l’architecture civile médiévale des Pays-Bas méridionaux, sans tenir compte de l’état de l’architecture religieuse à la même époque. Mais il est tout aussi injustifié d’attribuer exclusivement la configuration de nos oratoires gothiques à la seule expérience acquise par les constructeurs de cathédrales.

On peut admettre, dès à présent, sans crainte de se tromper, qu’à mesure qu’on connaîtra mieux l’architecture civile, le contenu de la notion de styles devra être modifié.

Comme le fait remarquer e.a. E. H. Ter Kuile (7), il ne peut se concevoir de tracer une ligne de partage nette et définitive entre l’architecture romane et l’architecture préromane aux Pays-Bas. D’autres auteurs, S. Leurs (8) et F. J. Vermeulen (9) notamment, ont attiré l’attention sur le maintien, dans ces régions, bien après le Moyen Age, de procédés architecturaux strictement médiévaux. Ce n’est que le vocabulaire des formes extérieures et décoratives qui se modifie sous l’influence de la Renaissance, [...]
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