Farde contenant un fascicule, une table de légende et 3 plans dépliants.

Située au confluent de deux axes de navigation importants, Namur connaît, dès ses origines, des variations de l'implantation urbaine.

De fortes présomptions laissent supposer que le site prend vie à l'époque néolithique sur la colline du Champeau. Selon toute vraisemblance, c'est au même endroit que s'installe par la suite un oppidum gaulois. Certains historiens ont même songé à y localiser l'oppidum des Aduatiques mentionné par César.

Durant le Haut-Empire romain, la paix est rétablie et une position de refuge ne se justifie pas. L'habitat s'implante alors sur la rive gauche comme en témoignent les vestiges découverts (structures, couches d'occupation, nécropole de La Motte-Lecomte, etc). Toutefois, il semble que le quartier de l'Entre-Sambre-et-Meuse ne soit pas totalement abandonné (stratigraphie et nécropole du quai Saint-Martin). Il s'agit donc d'une agglomération largement étalée.

Le climat d'insécurité et les troubles de la seconde moitié du IIIe siècle invitent la population à se retrancher. Le choix se porte tout naturellement sur l'ilôt de l'Entre-Sambre-et-Meuse dont la position défensive s'adapte parfaitement aux circonstances nouvelles. Les indices archéologiques attestant une occupation tardive ne manquent pas (habitations, traces de route, nécropole du quai Saint-Martin).

Le quartier du confluent demeure le centre principal de l'activité durant le Haut Moyen Age. A l'époque mérovingienne, on assiste à la naissance d'églises (Notre-Dame, Saint-Hilaire et Saint-Martin) et à la présence d'ateliers monétaires. Cependant, la rive gauche n'est pas tout à fait désertée: des sanctuaires y existaient à proximité des nécropoles (Saint-Rémi, place d'Armes et l'église primitive de la place Saint-Aubain). Bourg secondaire, Namur est soudainement et provisoirement élevée, à la fin du VIIe siècle, au rang de civitas (ville épiscopale) comme l'atteste un tiens de l'époque.

Sous les carolingiens, Namur s'aligne sur d'autres villes mosanes telles que Huy et Dinant. D'importance moyenne, ces trois villes n'en demeurent pas moins des centres religieux et commerciaux (portus) où l'on frappe monnaie. Du Xe au XVe siècle, le bourg ne cessera de croître. Bérenger, premier comte de Namur, choisit la citadelle pour y établir sa domus.

Les étapes du développement de Namur sont successivement régies par l'accroissement démographique (fin Xe-Xle siècles) et par les rivalités qui opposent le comte à l'évêque. Le choix de l'aire d'expansion sera déterminé par ce dernier facteur. La plaine de Jambes appartient au domaine épiscopal et est donc soustraite à la juridiction du comte. Par conséquent, l'agglomération s'étend sur l'autre rive de la Meuse et s'entoure d'un fossé.

La construction d'une enceinte en pierre, mentionnée pour la première fois à la fin du XIIe siècle, clôture le premier périmètre de la ville qui correspond plus ou moins à celui de l'ancien vicus romain.

La dernière enceinte communale des XIVe-XVe siècles, plus large, englobe le quartier de la Neuveville et constitue la phase finale de l'évolution urbaine de Namur au Moyen Age tout en lui imprimant des limites qui resteront pratiquement en vigueur jusqu'au XIXe siècle.

Place forte du XVIe siècle (réfection des remparts) jusqu'au début du XIXe siècle, Namur est livrée à des guerres incessantes. Les armées d'occupation se succèdent et entreprennent de renforcer les défenses naturelles de la citadelle (Médiane, Terra Nova, Fort d'Orange, ...). Vauban se charge de consolider les anciens remparts.

Durant le XVIIIe siècle, la ville est pratiquement reconstruite. Le caractère médiéval de la cité tend à disparaître.