Les 11 et 12 décembre 1944, Hitler réunit certains de ses généraux pour leur faire part de ses vues sur la grande offensive de la dernière chance qu'ils vont être appelés à mener à l'Ouest. Il s'agit de donnera l'ennemi quelques coups de boutoir avant que le Rhin ne soit atteint: l'objectif est de disloquer le front adverse et de réoccuper le grand port d'Anvers par lequel arrivent renforts et ravitaillement. La première de ces attaques va avoir lieu dans les Ardennes. Le Général Jodl, Chef d'État-Major de la Wehrmacht, désigne cette offensive comme "sans appel", "sans esprit de recul". De fait, en cas de succès, 25 à 30 divisions ennemies peuvent être détruites et les plans des Alliés différés pour des mois. De fait aussi les trois armées allemandes qui se mettent en marche le 16 décembre vont faire preuve d'une bravoure que personne ne déniera. Mais hommes et matériel manquent bientôt. Le 25 décembre, c'est l'échec, alors que les forces allemandes se trouvent à quelque six kilomètres de la Meuse. Dès le 3 janvier les Alliés commencent leur grande contre-attaque qui va provoquer l'effondrement du front allemand de l'Ouest. Mais les combats seront encore rudes jusqu'au-delà du bassin de la Ruhr. Selon le mot du célèbre chroniqueur militaire anglo-saxon Chester Wilmot : " La bravoure des soldats allemands nousfit payer cher chaque pouce de terrain".

Franz Kurowski nous restitue, dans tout le rougeoiement du combat, la marche des armées, la lutte pour Bastogne, Noël dans les Ardennes, le repli sur ce qui fut la ligne Siegfried, la fièvre des derniers assauts, l'encerclement du bassin de la Ruhr et l'ultime agonie.