L'art est un appétit de l'âme en quête de volupté

Cet aphorisme d'André Suarès, je n'hésite pas à l'appliquer à Jean-Jacques RENE, vertueux peintre intimiste, en tête de cette brève introduction à son oeuvre d'un haut mérite. Aphorisme pouvant définir excellemment sa propre conception plastique et sa démarche de prospecteur de féerie! D'une féerie dont nous avons tant besoin. Aux imagiers misérabilistes, aux «peinturlureurs » apocalyptiques, aux négateurs infantiles, aux grimaciers de l'horreur, aux faquins de l'abstraction gestuelle, aux attardés de Pop'art, aux analphabètes du cinétisme, Jean-Jacques RENE oppose une bouddhique indifférence. Aux élucubrations des messagers du malheur, des zélotes du néant, il répond en élaborant patiemment une oeuvre de probe exigence.

Né à Cérences (Manche), ce Normand de souche, fils d'un cheminot, a établi son paradis, fixé ses complaisances, là, sur cette terre, où vécurent ses ancêtres. Il ne consent à quitter sa retraite qu'à de très rares occasions, pour quelques randonnées musardières, à la [...]